La justice militaire, qui a en charge les deux grands dossiers que sont le dossier Thomas Sankara et celui du coup d’Etat du 16 septembre, tourne actuellement à plein régime. Lors du point de presse, le directeur de la justice militaire, le Colonel Sita Sangaré, et le commissaire du gouvernement, le Lieutenant-colonel Norbert Koudougou, ont indiqué que les deux dossiers avancent à leur satisfaction. Les juges en charge desdits dossiers posent quotidiennement des actes de procédures, et les inculpés, assistés de leurs conseils, sont aussi régulièrement entendus, de même que les témoins et les victimes parties civiles.
Sur le dossier Thomas Sankara, le Lieutenant-colonel Norbert Koudougou a indiqué qu’en plus du mandat d’arrêt international émis à l’encontre de l’ex-président Blaise Compaoré, le 04 décembre 2015, un mandat d’arrêt international est aussi émis contre Hyacinthe Kafando depuis le 27 août 2015. Si Blaise Compaoré est poursuivi pour attentat à la sureté de l’Etat, complicité d’assassinat et complicité de recel de cadavre, Hyacinthe Kafando, lui, est accusé d’attentat à la sûreté de l’Etat, assassinat et recel de cadavre. Dans cette affaire, 12 personnes au total sont inculpées, dont 6 en détention et 2 sous mandat de dépôt.
Il y a des chances que l’ex-président burkinabè soit extradé...
Déjà, les autorités burkinabè ont notifié aux autorités ivoiriennes et à Interpol le mandat d’arrêt international lancé contre Blaise Compaoré. Selon le commissaire du gouvernement burkinabè, il existe une convention bilatérale judiciaire relative à l’extradition entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, et une demande d’extradition est en cours. A la question de savoir si le président Alassane Ouattara acceptera d’extrader « son ami Blaise », les juges militaires ont estimé qu’il y a des chances que l’ex-président burkinabè soit extradé. « En tant que citoyen burkinabè, normalement, il doit pouvoir venir se présenter devant le juge et répondre ce qu’on lui reproche », a ajouté le Colonel Sita Sangaré.
Revenant sur le test ADN infructueux effectué sur les corps des suppliciés du 15 octobre 1987, le directeur de la justice militaire, Sita Sangaré, a fait savoir que les corps avaient connu une dégradation très avancées, ce qui n’a pas permis d’exploiter les tests effectués sur les restes. Néanmoins, lors de l’exhumation des corps, les familles avaient déjà identifiés les corps, notamment celui de Thomas Sankara, a mentionné le magistrat militaire. « Ça ne remet pas fondamentalement en cause le processus. On est à peu près certains que ce sont les intéressés qui étaient dans les tombes », a poursuivi le Colonel Sangaré.
D’autres mandats d’arrêt à l’horizon...
Sur le dossier du putsch, c’est en gros 52 personnes qui sont inculpés à ce jour, dont 43 détenus, 4 non détenus et 5 sous mandat d’arrêt. Les 4 personnes non détenus que sont Roger Koussoubé, Fatoumata Diendéré, Moussa Nébié dit Rambo et Minata Guelouaré, sont visées par un mandat d’arrêt international. Concernant, l’arrestation des deux journalistes, Caroline Yoda et Adama Ouédraogo dit Damiss, le Lieutenant-colonel Norbert Koudougou a précisé qu’ils n’ont pas été inculpés pour des raisons liées à l’exercice de leur fonction de journaliste.
En outre, sur ce dossier de putsch, le juge militaire a fait savoir que l’enquête suit son cours et que d’autres mandats seront lancés incessamment.
Max Junior