En juillet 2015, T. Mamadou, qui est une connaissance de demoiselle B. Safi, en quête d’emploi, a usé de subterfuges pour se voir remettre successivement des sommes qui, au total, s’élèvent à 800 000 F.CFA.Pour parvenir à ses fins, il se fait passer d’abord pour un élément de l’ex Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Ensuite, il raconte à B. Safi, sa victime, qu’il a un frère qui travaille au sein du ministère en charge de la fonction publique et qui peut l’aider à réussir aux concours de la fonction publique, notamment en ce qui concerne l’Ecole nationale de régie financière (ENAREF), Cycle « C ». La victime, qui lui fait aveuglément confiance, lui remettra au fur et à mesure des sommes variant entre 300 000 et moins, pour un montant total de 800 000 F.CFA. Elle explique tous ces déboursements parce que T. Mamadou lui a expliqué que celui en charge de l’affaire pour sa réussite a aussi besoin de soudoyer d’autres personnes, d’où cette nécessité de débourser davantage.

Cette histoire a laissé pantois les juges du tribunal. Le procureur, pour sa part, a commencé par sermonner la victime. Il lui a demandé si c’était ainsi que l’on réussit à un concours, tout en lui rappelant les cas de fraudes qui ont fait que certaines personnes sont toujours en prison. Selon lui, la place de B. Safi devait tout simplement être là-bas aussi, étant donné que son agissement est illégal.

Le prévenu, pour sa part, a reconnu qu’il n’est pas un RSP, qu’il ne pouvait pas permettre à sa victime de réussir au concours de l’ENAREF, mais qu’il usait tout simplement de la naïveté de celle-ci pour avoir de l’argent pour ses propres besoins.

Le procureur a donc souligné cet acte de délinquance qui est de la pure escroquerie caractérisée, étant donné que T. Mamadou savait qu’il ne pouvait pas satisfaire la victime mais revenait au fur et à mesure lui soutirer de l’argent. Il requerra contre lui la peine ferme de prison de 36 mois, mais T. Mamadou s’est tirera avec une peine de 18 mois ferme, avec une amende de 500 000 F.CFA à rembourser à la victime qui, par ailleurs, réclame seulement ladite somme,au lieu de 800 000 F.CFA, parce que le prévenu est un « ancien copain »...

Claire Lebœuf