Ce que l’on peut dire est que toutes les versions se ressemblent presque, dans cette affaire de la plainte de la CBAO pour cyber-escroquerie. Une affaire qui a défrayé la chronique en début d’année, et l’on sait que d’importantes personnalités y sont dans les mailles. Il s’agit notamment des personnes que sont le PDG de Will télécom, dont les représentations sont connues de tous au Burkina et qui sont spécialisées dans les ventes de téléphones portables, entre autres, et, de Goroko, un autre qui travaille dans le même domaine, entre autres.
Depuis plus de quatre semaines, les juges se démènent pour que le jugement aboutisse. En cette journée du 08 juin 2017, plusieurs personnes ont été auditionnées. Pour exemple, il y a la plainte de la CBAO contre Zoungrana et Kazeem, deux associés d’un commerce alimentaire et qui englobe une boîte de nuit. Il se trouve, selon les explications des prévenus - eux tous sont détenus à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO)-, que c’est un certain Daniel Y, communicateur et qui est un fervent client de cette boîte de nuit, qui a expliqué à Zoungrana qu’il avait une transaction financière qui doit lui parvenir. Il demande de ce fait dans quelle banque les deux associés sont et, Zoungrana répond que c’est à la CBAO. Le prétendu Y Daniel répond que c’est justement un client de la CBAO qu’il cherchait, car ceux qui doivent lui envoyer de l’argent exigent que ce soit dans la même banque.
Zoungrana lui donne ensuite le N° de compte bancaire de leur société, et vers deux heures du matin, celui-ci s’en va. Le lendemain, Zoungrana est réveillé par un appel téléphonique de Yapo qui lui dit que la transaction a eu lieu. C’est vers 08 heures qu’il se rend chez son associé Kazeem pour lui dire que leur compte a été alimenté avec la somme de 50 millions FCFA, œuvre du meilleur client de la boîte de nuit, en l’occurrence Y.
Kazeem n’y trouve cependant pas d’inconvénient. Il explique au tribunal qu’il se disait que ce client, qui est si fidèle aussi bien financièrement que physiquement à la boîte voulait, soit devenir actionnaire à la longue, soit les aider parce qu’il y’avait des travaux de réfection qui se passaient et qui étaient visibles.
Sauf que ce ne sera pas le cas. Car Y viendra réclamer d’abord une quinzaine de millions FCFA, ensuite un autre chèque de 4 millions FCFA lui sera signé, et il prendra le reste en espèces, pour un montant total de 30 millions CFA. Les 20 millions restants ont ainsi été mis à la disposition des deux associés, qui ont continué les travaux de réfection de la boîte de nuit en question...
Plus tard, quand la banque a découvert que cet argent provenait de ceux qui usaient de cybercriminalité pour la gruger, les deux associés sont arrêtés et déférés à la MACO. Le sieur Y, pour sa part, a disparu dans la nature.
Le tribunal, dans ses questions aux accusés, leur a demandé à savoir si toutefois un cadeau de 20 millions FCFA leur était ainsi tombé dessus. Pour réponse, Kazeem dit que l’on ne saurait expliquer un coup de chance, car pour lui, c’en était un, surtout que la boîte était en réfection. Zoungrana, de son côté, reconnait qu’il n’a prévenu son associé que quand la transaction a été effective. Comme quoi, ce n’est que devant les faits accomplis qu’il a prévenu son associé, qui n’y a cependant pas vu d’inconvénient, étant donné que c’était pour leur bien commun.
Il explique aussi que le sieur Y, qui vivait dans un hôtel de la place et qui voyageait beaucoup, est si bon client que ce qu’il a dépensé en trois mois dans la boîte excède 20 millions FCFA, ce qui a fait qu’il lui a donné confiance dès lors. Il ne pouvait donc pas s’imaginer que c’était une œuvre malhonnête, selon lui, et ne s’y serait jamais aventuré...
Voici donc un exemple de débats dans ce procès. La suite est prévue pour ce jeudi 15 juin 2017...
CL