Pour le cas d'espèce, il s'agit d'espèces sonnantes et trébuchantes qui auraient circulé. Mais, dans d'autres circonstances, les corrupteurs ont dû utiliser d'autres moyens. En tous les cas, aucune nation qui aspire au développement et au progrès, ne se construit sur les bases d'une justice vermoulue. Quel investisseur digne de ce nom, prendrait le risque de faire des affaires dans un pays où la justice est mal rendue ? Assurément, la Justice burkinabè a besoin d'un sursaut. Du moins, si elle veut se réhabiliter aux yeux du justiciable burkinabè. Mais si cette Justice a du mal à faire sa mue salvatrice, c'est qu'il y a un obstacle. De fait, il y a un imbroglio qui démontre que notre Justice a les mains liées. Toute chose qui met en péril l'indépendance des magistrats et la séparation des pouvoirs.
Afin de limiter l'arbitraire et d'empêcher les abus liés à l'exercice des missions souveraines par les institutions étatiques, Locke et Montesquieu ont bien fait de séparer les pouvoirs. En Afrique, surtout dans sa partie francophone, la confusion règne en maîtresse absolue.
Or, un pays sous-développé comme le nôtre, ne doit pas se permettre une telle confusion. C'est contre-productif à tout point de vue.
On se demande par ailleurs si notre mal ne réside pas dans la jeunesse de nos magistrats. Dans le système anglo-saxon, par exemple, n'est pas magistrat qui veut. Non seulement les magistrats sont élus, mais ils sont aussi d'un certain âge. Leur indépendance ne souffre d'aucun débat. Ils ne sont redevables de personne.
Au Burkina, si certaines décisions ne sont pas exécutées, c'est parce qu'elles mettent en danger l'autorité ou ses proches.
Les juges corrompus aujourd'hui sur la sellette seront affectés, histoire peut-être de se faire oublier. Mais est-ce la panacée ?
SIDZABDA