CORRUPTION AU SEIN DE LA MAGISTRATURE : Ainsi donc c’était vrai !

| 23.07.2013
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CORRUPTION AU SEIN DE LA MAGISTRATURE :  Ainsi donc c’était vrai !
© DR / Autre Presse
CORRUPTION AU SEIN DE LA MAGISTRATURE : Ainsi donc c’était vrai !
Qui aurait cru que le délateur viendrait du corps de la magistrature ? Et pourtant, c'est bien un magistrat, courageux et intègre, qui a mis au grand jour la corruption qui règne au sein de la magistrature burkinabè. Cette dénonciation met à nu le malaise profond qui prévaut au sein de la Justice. C'est dire si notre Justice a besoin d'une thérapie structurelle de choc parce qu'au point où nous en sommes, c'est tout l'édifice qui vacille. Que deviennent alors la veuve et l'orphelin si la Justice est corrompue ? Il y a donc lieu de s'inquiéter. En dépit de ce sombre tableau, il nous reste encore des hommes de loi intègres, mais à qui, malheureusement, on met des bâtons dans les roues.Dans un autre contexte, on accorderait sans doute peu d'importance aux dires de ce brave magistrat. Mais la situation nationale est passée par là. Il certain qu'il ne s'agit pas du seul fait de corruption dans la corporation. On y a toujours entendu parler de corruption, mais bien de ces praticiens du droit s'en défendent, s'ils ne gardent pas rancune à ceux qui osent en parler. Cette fois au moins, les magistrats ne crieront pas à l'immixtion.

Pour le cas d'espèce, il s'agit d'espèces sonnantes et trébuchantes qui auraient circulé. Mais, dans d'autres circonstances, les corrupteurs ont dû utiliser d'autres moyens. En tous les cas, aucune nation qui aspire au développement et au progrès, ne se construit sur les bases d'une justice vermoulue. Quel investisseur digne de ce nom, prendrait le risque de faire des affaires dans un pays où la justice est mal rendue ? Assurément, la Justice burkinabè a besoin d'un sursaut. Du moins, si elle veut se réhabiliter aux yeux du justiciable burkinabè. Mais si cette Justice a du mal à faire sa mue salvatrice, c'est qu'il y a un obstacle. De fait, il y a un imbroglio qui démontre que notre Justice a les mains liées. Toute chose qui met en péril l'indépendance des magistrats et la séparation des pouvoirs.
Afin de limiter l'arbitraire et d'empêcher les abus liés à l'exercice des missions souveraines par les institutions étatiques, Locke et Montesquieu ont bien fait de séparer les pouvoirs. En Afrique, surtout dans sa partie francophone, la confusion règne en maîtresse absolue.

Or, un pays sous-développé comme le nôtre, ne doit pas se permettre une telle confusion. C'est contre-productif à tout point de vue.
On se demande par ailleurs si notre mal ne réside pas dans la jeunesse de nos magistrats. Dans le système anglo-saxon, par exemple, n'est pas magistrat qui veut. Non seulement les magistrats sont élus, mais ils sont aussi d'un certain âge. Leur indépendance ne souffre d'aucun débat. Ils ne sont redevables de personne.
Au Burkina, si certaines décisions ne sont pas exécutées, c'est parce qu'elles mettent en danger l'autorité ou ses proches.
Les juges corrompus aujourd'hui sur la sellette seront affectés, histoire peut-être de se faire oublier. Mais est-ce la panacée ?

SIDZABDA

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