SM est un homme de 41 ans né à Bama à 30 km de Bobo-Dioulasso. Le vendredi 24 janvier dernier, il comparaissait devant le Tribunal de grande instance (TGI) de Bobo-Dioulasso pour les faits de vol de vélomoteur. D'emblée, SM a reconnu les faits, expliquant aux juges qu'il a volé la moto pour faire ses courses de temps en temps. « Je me promenais vers 22 heures. J'ai vu une moto garée avec ses clés et je m'en suis emparé », a-t-il renchéri. C'est en utilisant effectivement l'engin pour ses courses qu'il a été aperçu par le propriétaire et mis aux arrêts par la police. A la barre, SM a supplié les juges de le libérer, jurant de ne plus recommencer. Pourtant, il est à sa troisième comparution pour des faits similaires. « Nous t'avons donné ta chance pour changer, mais comme tu ne veux pas le faire, nous allons t'aider », ont-ils affirmé. Il a alors écopé de 36 mois de prison ferme.
* Devant les juges pour avoir contesté le chef de canton
La Cour correctionnelle du Tribunal de grande instance (TGI) de Bobo-Dioulasso a statué sur une affaire d'escroquerie de 4 400 000 F CFA, vendredi 24 janvier 2014. Selon les faits, OS, un ancien homme de main du chef du canton de Noumoudara aurait escroqué à ce dernier ladite somme. Cet argent lui aurait été remis par tranches par un producteur privé dans la localité, au titre de la vente d'un champ de 100 hectares destiné à la culture du sésame. Le prévenu OS a signifié devant le Tribunal qu'en réalité, il n'en est rien et qu'il ne s'agit que d'« un coup monté ». En effet, a-t-il dit, le chef de canton l'a une fois envoyé avec son fils OD pour prendre 2 millions de F CFA chez SD à Bobo-Dioulasso, mais cet argent serait resté entre les mains de l'enfant du chef. OS qui dit n'avoir jamais pris de l'argent avec le chef a réfuté le contenu du procès-verbal rédigé par la gendarmerie à l'issue de son arrestation. Il a d'ailleurs confié que ce procès-verbal a été fait contre son consentement. « J'ai simplement déclaré à la gendarmerie que je n'ai pas pris 1franc avec le chef de canton. Je suis taxé d'escroc parce que je me suis opposé au projet de vente de nos terres. C'est pourquoi je suis devant la Cour », a-t-il affirmé. Selon lui, le chef de canton lui avait demandé de convaincre la population pour un projet de culture de sésame sur une superficie de 40 hectares. C'est donc ainsi, dit le prévenu, qu'il a entrepris des actions de sensibilisation auprès des propriétaires terriens concernés et la jeunesse. La population a finalement accepté le principe parce que la production de sésame dans la localité devait offrir des emplois à plus d'un. OS s'est dit par la suite surpris que des « étrangers » viennent visiter les lieux concernés, et des rumeurs laissant entendre que ces derniers sont propriétaires de 100 hectares de terres cultivables achetées à plusieurs millions avec le chef de canton pour la production de sésame. OS dit avoir alors manifesté son mécontentement en plus des propriétaires terriens qui ont décidé d'empêcher l'exploitation du domaine par un mouvement populaire. Pour ce qui est des accusations d'escroquerie portant sur la somme de 4 400 000 F CFA à lui reprochés, trois témoins dont le fils du chef ont pourtant soutenu qu'il a pris l'argent, sans pour autant pouvoir convaincre le Tribunal. Les témoins ont même indiqué que le père du prévenu est informé de l'acte d'escroquerie de son fils. Appelé à la barre, ce dernier a contredit les « allégations » des témoins, estimant qu'il n'est au courant de rien. Pendant près de trois heures, les juges ont posé des questions au prévenu et aux témoins sans pouvoir établir le fait d'escroquerie. OS est resté campé sur sa position, affirmant que le procès-verbal a été fait sans lui. Le Tribunal a finalement déclaré irrecevable la plainte du chef de canton et relaxé le prévenu OS.
* 750 000 F CFA de sacrifice pour échapper à un accident
Une jeune dame en promenade dans la ville de Bobo-Dioulasso rencontre CS, un homme de 39 ans de nationalité étrangère. Ce dernier l'accoste, se présente à elle et lui explique qu'il dispose d'un pouvoir de divination qui lui permet de détecter des sorts qui peuvent s'abattre sur une personne. Ainsi, il a invité la dame à faire des sacrifices avec ses biens composés de pagnes, de quelques grammes d'or, de chaines en argent... d'une valeur d'environ 750 000 F CFA. Cela lui éviterait un accident de la circulation. La dame a offert le sacrifice à CS qui lui a fait des bénédictions qui l'épargneraient du mauvais sort. Mais après, la dame a compris qu'elle s'est faite avoir par un marchand d'illusion qui s'est évanoui dans la nature. Plusieurs mois après cette mésaventure, alors qu'elle rendait visite à une amie dans un des marchés de la ville, la victime a aperçu CS venu pour demander le prix des marchandises. C'est ainsi que le faux marabout sera arrêté par la police appelée à cet effet. Au Tribunal ce vendredi 24 janvier, CS n'a pas reconnu les faits d'escroquerie qui lui ont été reprochés parce que, a-t-il dit, il n'était pas au Burkina Faso, le jour que la femme indique comme celui de son escroquerie. La victime n'était pas au procès pour soutenir ses affirmations contenues dans le procès-verbal de la police sur l'affaire. La Cour a décidé de le relaxer pour infraction non constituée et ordonné la remise de ses biens saisis lors de son arrestation.
Rassemblés par Evariste YODA