C'est d'ailleurs cette dernière victime qui a réussi à arrêté ST, 25 minutes après son forfait. Lui et son ami la fouillent, mais ne trouvent sur elle que la somme de 817 000 FCFA. Ainsi, ils la conduisent au commissariat de police, et là, après une autre séance de fouille, ils trouveront 842 000 FCFA. Devant les juges, la prévenue reconnaît avoir piqué l'argent de Amadé Ouédraogo, mais réfute en bloc les deux autres cas de vol. Suivant les explications données par les juges, ST a utilisé le même mode d'opération pour commettre les différents vols. Elle se rend dans une boutique, prétextant qu'elle veut une marchandise et profite de l'inattention du boutiquier pour piquer l'argent. Devant les juges, elle a tenté de convaincre qu'elle est à son premier vol.
Selon ST, c'est faute de moyens pour soigner sa maman malade à l'hôpital, qu'elle n'a eu d'autres solutions que le vol. Paradoxalement, le jour de son arrestation, il se trouvait que sa maman avait déjà quitté l'hôpital. Amadé Ouédraogo appelé à la barre n'a pas eu de preuve qui atteste du montant exact de la somme volée. Il ressort qu'il a manqué de précaution quand il était dans sa boutique, car, c'est sur une chaise qu'il avait posé le sac contenant l'argent. Or la veille, suivant son explication, il avait mis le sac dans un coffre bien fermé.
Mais les juges lui ont demandé si le matin, il a pris le temps de vérifier le montant, avant d'aller à sa boutique. « Non », a-t-il répondu. Ce faisant, les juges ont évoqué la possibilité que quelque chose puisse arriver au sac, bien avant l'arrivée de ST à la boutique. Par ailleurs, Salam Ouédraogo, vendeur de prêt-à-porter, n'a pas pu convaincre les juges du vol de son argent. Il aurait été victime de vol en octobre 2013. Pendant tout ce temps jusqu'à l'arrestation de ST, il n'a fait aucune déclaration.
Surtout qu'il dit reconnaitre la prévenue. Malgré ses explications, il n'a pas pu convaincre les juges. Le procureur, après les débats, a reconnu ST coupable de vol de 842 000 FCFA appartenant à Amadé Ouédraogo. Pour lui, l'instruction à la barre n'a pas permis de savoir que le montant volé est de deux millions de FCFA. Il a requis une peine de 12 mois de prison, assortie de sursis pour ST.
Quant aux deux autres cas de vol cités plus haut, il a déclaré qu'il subsiste un doute. Le procureur a de ce fait, demandé la relaxe de ST, au bénéfice du doute.
Les juges ont accédé à la demande du procureur, mais ont finalement condamné ST à 24 mois de prison avec sursis. Ils ont déclaré irrecevable la constitution de partie civile de Salam et de Amadé Ouédraogo.
Rabalyan Paul OUEDRAOGO