Dans ce lot de personnes arrêtées, figurent Mossa Ag Attaber, bien connu des Burkinabè, puisqu’il est le porte-parole du MNLA et avait ses quartiers dans la capitale burkinabè. Interpellé et auditionné par les sécurocrates commis à cette tâche, Attaber a été relâché.
Ce qui n’est pas le cas d’Adal Roubeid, un candidat à la présidentielle nigérienne du 21 février prochain. Dans le cadre de l’enquête, le président du Mouvement démocratique pour le renouveau (MDR Tarna), un parti qui défend la cause et les intérêts de la communauté touarègue, est donc en train d’être questionné par les enquêteurs. Il avait été arrêté, puis relâché, avant cette seconde arrestation.
Certes, Roubeid était présent à Ouaga, avant les attaques terroristes du 15 janvier, mais, sur les cassettes vidéo, on le voit en conversation avec les terroristes qui ont perpétré l’horreur au Splendid Hôtel et surtout au Cappuccino. Pourquoi alors, cette seconde arrestation ? Bien que sa famille prétende «qu’il était au mauvais endroit au mauvais moment», cette communication avec les assaillants n’est pas anodine, et on n’a pas besoin d’être Maigret ou Der Alte (Le vieux), bien connu des Seriephages pour soulager certaines interrogations :
- qu’est-ce que Roubeid et ces tueurs se sont dit, lors de cette conversation ?
- Connaissait-il les assaillants, et dans quelle circonstance de lieu et de temps, se sont-ils connus ?
- A-t-il soupçonné que ces interlocuteurs étaient au Burkina Faso, pour une telle mission sordide ?
Et puis enfin, lorsqu’on est candidat à la présidentielle, il faut avouer qu’à un mois d’une telle échéance, on devrait être sur le terrain au Niger à régler les derniers détails de sa campagne, qu’à faire la causette avec des terroristes à 600 km de là. Enfin, le fait que le MDR Tarna est pro-touareg, est à prendre en compte, surtout que de nombreux indices indiquent que les assaillants venaient du Niger.
Ce sont autant de questions posées sans doute, au candidat Roubeid, mais la justice, ce sont des preuves et toutes ces auditions, y compris celle de ce dernier, sont menées dans le cadre des investigations et si Roubeid est innocent, il devra être relâché, tout comme l’a été d’autres personnes interpellées. Les 11 policiers et gendarmes français, ainsi que les 5 agents américains du FBI et les experts burkinabè, devront situer l’exactitude des choses.
La Rédaction