Assises criminelles: «Le barreau ne participera plus à une parodie de justice»

| 05.05.2015
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Le bâtonnier de l'ordre des avocats du Burkina Faso, Me Mamadou S. TRAORE était face aux journalistes ce mercredi 19 février à la maison de l'avocat à Ouagadougou. L'objectif de cette rencontre était de donner une juste information au public des raisons qui ont conduit à la suspension et à la radiation de trois de leurs confrères de l'ordre des avocats burkinabè le 12 février dernier. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
© © Photo : DR / Autre Presse
Le bâtonnier de l'ordre des avocats du Burkina Faso, Me Mamadou S. TRAORE était face aux journalistes ce mercredi 19 février à la maison de l'avocat à Ouagadougou. L'objectif de cette rencontre était de donner une juste information au public des raisons qui ont conduit à la suspension et à la radiation de trois de leurs confrères de l'ordre des avocats burkinabè le 12 février dernier. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
Le bâtonnier de l'Ordre des avocats a animé un point de presse, dans l'après-midi de ce lundi, pour donner sa version des faits concernant le report des assises criminelles, prévues du 4 mai au 26 juin prochain. Selon le bâtonnier, ses confrères n'ont pas refusé de participer aux assises pour des questions de rémunération, mais plutôt pour des questions d'éthique et de déontologie, sans lesquelles la justice n'aurait aucune crédibilité.


Jeudi dernier, le secrétaire général du Ministère de la justice a annoncé le report des assises criminelles. Il affirmait que cette situation était due au fait que les avocats exigeaient des honoraires de 300 000 francs par avocat. «Le barreau ne va plus participer à une parodie de justice». C'est ce qu'a laissé entendre le bâtonnier de l'Ordre des avocats. En effet, il était face aux hommes des médias hier lundi, pour livrer la version des avocats concernant le report des assises criminelles. Au cours de cette rencontre, il a infirmé la version du SG du Ministère de la justice. «Nous avons mis en exergue les dysfonctionnements liés à la procédure et non à la rémunération», a expliqué Me Mamadou Traoré. A l'en croire, les dossiers à traiter leur parvenaient tardivement, ce qui pourrait porter préjudice aux accusés. «Nous avons chaque fois fait l'effort de rattraper le coup, mais nous ne pouvons plus continuer», a ajouté Me Traoré. Pour lui, les citoyens, qu'ils soient riches ou pauvres, ont droit à la défense totale, et c'est ce travail que les avocats entendent accomplir car ils ont prêté serment, au début de leur carrière. La rémunération ne saurait être au centre des revendications, car ces auxiliaires de justice autrefois, participaient à ces assises, sans percevoir un seul centime, foi du bâtonnier. Mieux encore, ces défenseurs font parfois des consultations gratuites. «Les honoraires de 300 000 francs exigés par les avocats ne sont pas la condition sine qua non de la tenue des assises», a précisé Me Mamadou Traoré. Il précise cependant, qu'ils sont intransigeants sur les questions de déontologie et d'éthique. «Pour un bon déroulement de la procédure, les dossiers des accusés doivent leur parvenir au moins deux semaines, avant le début des travaux», a martelé le bâtonnier, car il s'agit d'un enjeu de droits de l'homme et non d'un enjeu politique.

Aline Ariane BAMOUNI

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