« L'affaire Thomas Sankara », à entendre ainsi, l'on pourrait penser que c'est le « blackout » total sur les 12 autres victimes du coup d'Etat sanglant de 1987. Il n'en est pourtant pas ainsi. En effet, l'on se rappelle que le 9 avril dernier, le juge militaire en charge du dossier avec l'accord des membres des familles et des avocats des victimes, procédait à la mise sous-scellé de la tombe du capitaine Sankara et de celle des ses compagnons tombés sous les balles le 15 octobre 1987 au conseil de l'entente. Pour des raisons de justice, une forte sécurité avait alors été établie aux différentes entrées du cimetière de Dagnoen. Pour les épris de justice et les principaux concernés par le dossier, un autre pas venait d'être franchi. La transition semble s'atteler à l'évacuation tant attendue de ce dossier parce qu'en effet, le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire de Ouagadougou a invité toutes personnes proches des victimes à prendre attache avec la section de recherches de la gendarmerie dans un communiqué intitulé comme suit : « Dans le cadre du dossier dit Thomas Sankara et 12 autres personnes, le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire de Ouagadougou invite les conjoints, descendants ou ascendants des feus :
1- Noël Isidore Thomas Sankara ;
2- Gouem Abdoulaye ;
3- Somda Der ;
4- Ouédraogo Wallilaye ;
5- Bationo Emmanuel ;
6- Soré Paténama ;
7- Kiemdé Frédéric ;
8- Compaoré Bonaventure ;
9- Bamouni Paulin ;
10- Saba Christophe ;
11- Zagré Sibiri ;
12- Sawadogo Noufou ;
13- Sawadogo Amadé ;
décédés suite aux évènements du 15 octobre 1987, ou toute autre personne pouvant donner des informations sur la famille des sus nommés, à prendre attache, dès parution du présent communiqué, avec le commandant de la section de recherches de la gendarmerie de Ouagadougou située derrière la SONAPOST ou le cabinet du juge d'instruction en charge du dossier dans ses locaux, sis au tribunal militaire côté Est de l'Etat-major général des armées, pour affaire les concernant ». Ainsi dit, c'est une autre étape qui se fait jour dans l'affaire Thomas Sankara.
Cheick Omar J. BANDAOGO