Affaire Thomas Sankara : indignation de Sankaristes

| 05.03.2015
Réagir
Affaire Thomas Sankara : indignation de Sankaristes
© DR / Autre Presse
Affaire Thomas Sankara : indignation de Sankaristes
Nous avons reçu à notre rédaction, l'écrit du président du Mouvement des camarades Sankaristes (MOCASA), Salam Bouda, qui s'insurge contre des déclarations sur le dossier de Feu président Thomas Sankara que certains disent ne pas être une priorité. Lisez plutôt !


A priori, nous n'avions pas pris la mesure de la portée politique des perceptions de ceux qui pensent que l'affaire Thomas Sankara n'est pas une priorité de l'heure. Mais avec le recul et un peu de réflexions et aussi, pour avoir vécu la période de la Révolution, nous pensons que cela est une insulte à la mémoire de Thomas Sankara et partant, de tout le peuple. On le sait, Thomas Sankara était la fierté du peuple burkinabè. Il incarnait l'espoir de tout un peuple, car avec Thomas Sankara, c'était la vertu ; quelqu'un qui aimait son peuple et qui était prêt à se sacrifier pour sa cause. C'est pourquoi, nous trouvons que l'instruction du dossier Thomas Sankara doit être une réalité et même une priorité des priorités au Burkina Faso. Voici quelques rappels de faits historiques. Bien que Thomas Sankara ne fût pas parfait, comme tout Homme d'ailleurs, il s'est efforcé à construire son pays. Son cheval de bataille était la lutte contre corruption, les crimes économiques et toutes sortes d'injustices.

Thomas Sankara était un travailleur intrépide, il a su insuffler au peuple burkinabè le goût et l 'ardeur au travail, en témoignent les grands chantiers de développement : stade du 4-Août, les cités de la Révolution , la bataille du Rail , les opérations villes propres (opérations manamana), grand marché de Ouagadougou (Rood-wooko), le creusage des caniveaux, etc. En clair, Thomas Sankara incarnait l'image de la fierté du Burkina à l'étranger. Sous sa houlette, il a fait connaître son pays, très pauvre dans le monde entier. Une année plus tard après sa prise de pouvoir, il a même réussi à changer le nom de son pays malgré l'opposition farouche de certains pays occidentaux. Ses prises de positions en faveur de l'Afrique et des pays du tiers monde étaient solennelles. Il était animé d'un courage et d'une volonté manifeste de changer le monde, même au prix de sa vie.

Thomas Sankara était un grand visionnaire. En témoigne la bonne gestion des maigres ressources de son pays. Pour preuve, il a fait abandonner les véhicules de luxe par ses collaborateurs au profit de véhicules 205, économiques. Avec Thomas Sankara, les ministres ne voyageaient pas en avion en première classe. Pour lui, il fallait économiser l'argent du pauvre contribuable pour d'autres chantiers de développement. Et certains dons faits aux ministres et autorités en visite dans les pays amis et frères, sont reversés en totalité dans la caisse de solidarité nationale au profit des plus démunis.

Thomas Sankara bien qu'étant un homme qui a ses qualités et ses défauts, connaissait bien la réalité de son peuple et ses aspirations. Car il vivait avec son peuple dont les préoccupations étaient les siennes. Thomas Sankara luttait aussi contre la faim ; en témoignent les créations des aires cultivables comme les vallées du Kou à Bama, celle du Sourou à Tougan et les différents barrages, les champs collectifs, etc.

Toutes ces œuvres démontrent que le père fondateur de la révolution Burkinabè était un homme du peuple et pour le peuple. Aujourd'hui, beaucoup de jeunes bien que n'ayant pas connu l'ère Thomas Sankara, cherchent à s'identifier à lui, tout simplement parce qu'ils ont, soit lu ses œuvres soit entendu parler de lui à travers les livres, les médias ou par les aînés. La jeunesse du Burkinabè était acquise à sa cause comme en témoignent de nos jours, les mouvements de jeunes comme le Balai citoyen, la Ligue des jeunes, etc. Ils auront même contribué aux différentes luttes des 30 et 31 octobre 2014 qui ont abouti à la chute du régime de Blaise Compaoré. Tous ces jeunes, femmes, vieux et enfants aux poings levés scandaient la Patrie ou la Mort, nous vaincrons! lors des manifestations de l'opposition politique démontrant bel et bien que Thomas Sankara et ses idées sont encore vivaces dans l'esprit des Burkinabè. On peut alors dire que les vingt et sept (27) ans de pouvoir gabegique et autocratique n'ont pas réussi à faire oublier Thomas Sankara. A terme, vous conviendrez avec moi que toute la vérité sur la mort de Thamas Sankara doit être une priorité. Car tous les Burkinabè de tout bord politique et de tous âges désirent savoir la vérité sur la mort de ce digne fils du Faso. Et cela est d'autant nécessaire et important afin d'apaiser les cœurs et que les réparations soient faites aux familles endeuillées. Il va de même pour le journaliste émérite Norbert Zongo et ses compagnons d'infortunes et tous les autres crimes de sang restés impunis. Être Sankariste ce n'est forcément faire de la politique, c'est être digne et intègre. Thomas Sankara doit être vite réhabilité afin que le Burkina Faso puisse se réconcilier avec lui-même et son peuple, afin d'amorcer le développement véritable. Toute la lumière sur l'assassinat de Thomas Sankara ouvrira la porte de la réconciliation véritable, du pardon de l'apaisement des cœurs pour un Burkina nouveau où règne la justice, la démocratie et la paix, gages d'un développement inclusif et durable.

Le Président
Salam Bouda
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Publicité Publicité

Commentaires

Publicité Publicité