Dans la matinée du lundi 12 janvier 2015, les élèves des différents établissements de Saponé ont observé une grève pour exiger la libération de leur camarade Benoît Nikiema. Après avoir répondu présent dans leur établissement respectif, les grévistes, sous la houlette du collectif des élèves de Saponé, ont convergé vers la préfecture. Là, ils ont transmis leurs doléances au premier responsable du département.
Dans une lettre de demande de libération adressée au Premier ministre, chef du gouvernement, ils soutiennent que le mis en cause, actuellement à la MACO, « a ramassé de manière fortuite un portable appartenant à la victime (nldr : il s'agit du juge Salifou Nébié) ». « En effet, Benoît Nikiema revenait du mariage de sa tante à Ouagadougou en compagnie de son ami Abel Nikiema. D'ailleurs, bon nombre de personnes peuvent encore témoigner de sa présence effective à ce mariage », expliquent-ils.
Pour les élèves, Benoit Nikiema est une victime innocente. Son voisin de classe, Adama Pagmogda, est plus que catégorique. Il invite les autorités à sa libération immédiate pour qu'il puisse poursuivre son cursus scolaire. « Quand ils arrivaient sur les lieux, tous deux à vélo, la gendarmerie de Saponé était déjà présente sur les lieux avant que les agents de santé ne viennent, ce qui, clairement nous faire dire qu'ils ne sont, ni de loin, ni de près, mêlés à cette affaire », ont-ils affirmé.
Ils s'en réfèrent au rapport d'autopsie faite par le légiste français qui stipule que le juge serait mort par suite d'accident. « Nous sommes convaincus que Benoit, toujours écroué à la MACO est innocent, et venons par la présente exiger sa libération immédiate et sans condition. Outre cela, nous exigeons que des réparations soient faites pour les préjudices causés à notre camarades », ont-ils insisté.
Le président du collectif des élèves de Saponé, Cheick Abdoul Aziz Ouédraogo, appelle tous les élèves du Burkina Faso à se lever pour défendre la cause de leur camarade. Car, a-t-il estimé, Benoit Nikiema ne mérite pas un tel sort. De la préfecture, les élèves ont convergé vers la gendarmerie pour lire leur message. Mais, ceux-ci ont été dissuadés. Ne sachant quoi faire, ils se sont retrouvés au rond-point pour bloquer la circulation.
Par Aziz Koalga