Quatre mois après le décès du juge Salifou Nebié, le collectif qui porte son nom estime, que la justice burkinabè est dans une certaine tergiversation dans la conduite de ce dossier et que pour cette raison, l'opinion publique reste toujours sans information sur la question. C'est dans le but de donner un coup d'accélérateur au dossier que des organisations de la société civile, réunies en « collectif justice pour Salifou Nebié » a organisé la conférence de presse du samedi 27 septembre 2014 pour inviter les autres organisations et mouvements de la société civile qui ont la même vision à rejoindre le « collectif » pour l'organisation la journée nationale de rejet de la banalisation de la vie humaine au Burkina Faso. A la question de savoir quelle a été retenue pour ladite journée nationale, Boukary Conombo du mouvement Brassard Noir, dira dans sa déclaration que « la date de cette journée sera choisie parmi les nombreuses dates-anniversaires des différents crimes et autres assassinats et disparitions aussi troublantes les unes que les autres ». L'idée d'une journée nationale de rejet de la banalisation de la vie humaine au Burkina, émane en effet, de la rencontre d'organisations de la société civile qui s'était tenue le 5 juillet à Pô en conférence publique d'information et de sensibilisation sur la mort du juge constitutionnel.
Silence de l'autorité
Sur la légalité du « collectif justice pour Salifou Nebié », Issaka Luc Kourouma de l'association « Bâtir le Nahouri » a répondu aux journalistes que la loi leur permet d'exister. Mais au-delà de cette existence formelle, Luc Kourouma dira que pour une cause comme celle du juge Nebié, on n'a pas besoin d'être reconnu pour exister. Car dit-il, « ce n'est pas parce que un enfant n'a pas d'acte de naissance qu'il n'existe pas ». L'autre préoccupation du « collectif », est ce qu'il a appelé le silence de la justice sur le dossier Salifou Nebié. Cela est d'autant plus inquiétant parce depuis le derrière sortie du procureur général près le Tribunal de grande instance (TGI) de Ouagadougou, Wenceslas Ilboudo aux premières heures de la mort du juge qu'il avait qualifiée « homicide volontaire », aucune autre information n'a été donnée par la suite. Même après le rapport de l'autopsie réalisée par le médecin légiste français, Stéphane Chochois et qui a paru dans un article du journal Jeune Afrique, rapport concluant que Salifou Nebié serait mort d'un accident routier, ni les autorités judiciaires, ni celle politiques ne se sont prononcées sur le rapport d'autopsie.
Fidwendé SAWADOGO