«Monsieur le président, nous demandons le renvoi du dossier pour ne pas gêner la phase transactionnelle qui est en cours» ; telle est la conclusion à laquelle a abouti Me Jean Charles Tougma après que le dossier a été appelé à la barre du TGI, hier 13 mars 2017. Le procès avait été ramené à cette date de manière ferme, c’est-à-dire que le dossier devait être retenu et jugé.
Cependant, l’on a appris du conseil des prévenus (les docteurs Bocar Kouyaté et Jean Chrysostome Kadéba en l’occurrence) que «la semaine passée, nous avons eu l’opportunité de s’asseoir avec l’Etat, comme la négociation est sérieuse et que les parties se considèrent et arrivent au dialogue franc, il n’est donc pas trop tard».
Me Tougma a soutenu ses propos en se référant à l’adage «Vaut mieux une mauvaise transaction qu’un bon procès». Selon ses explications, dès le début du litige, ils n’ont cessé d’interpeller l’Etat à trouver les voies et moyens afin que les différentes parties s’asseyent et le règle à l’amiable.
«Naturellement, si après la transaction, le ministère public se rend compte qu’il y a des éléments qui leur permettent de poursuivre, il appréciera», a-t-il ajouté. Me Tougma pense que «chacun doit laisser tomber son égo pour que l’Etat gagne et que la Santé de la population soit mise en avant».
Pour Me Edasso Rodrigue Bayala, conseil des plaignants (l’Etat burkinabè, représenté à la CAMEG par les docteurs Salifou Konfé et Damien Koussoubé), il y a eu près de six décisions de justice en leur faveur mais elles n’ont pas été appliquées.
«En tous les cas, nous suivons les orientations données par nos clients, c’est-à-dire l’Etat, car, s’il a été nécessaire de faire une concertation autour de ce dossier, nous ne pouvons pas nous y opposer en tant qu’avocat. Mais ce qui nous surprend, par contre, c’est que nos clients ont été trimbalés devant ce même tribunal et jugés pour « faux et usage de faux », ils ont été relaxés pour infraction non constituée. Nous aurions donc souhaité que cela soit la même chose pour toutes les parties et ensuite nous partirons en transaction», a expliqué Me Bayala.
Il dit rester sur sa soif si toutefois ce dossier ne sera pas jugé. Il croit également qu’une transaction ne peut pas mettre fin aux poursuites, car le « faux et usage de faux et escroquerie à jugement» intéresse l’ordre public. « Tout compte fait, nous pensons que la concertation dans un Etat doit être privilégiée à un moment donné pour qu’il y ait une bonne marche », a-t-il conclu.
Aboubacar Dermé