Affaire Bernadette Tiendrébéogo: l’ex-caporal Lompo condamné à mort

| 01.07.2015
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Affaire Bernadette Tiendrébéogo: l’ex-caporal Lompo condamné à mort
© DR / Autre Presse
Affaire Bernadette Tiendrébéogo: l’ex-caporal Lompo condamné à mort
La Chambre criminelle de la Cour d'appel de Ouagadougou a clos, le mardi 30 juin 2015, sa session unique 2014-2015 avec le procès sur l'affaire Bernadette Tiendrébéogo. L'ex-caporal Bahanla Lompo, accusé de meurtre avec préméditation, a écopé d'une condamnation à la peine de mort.


Au moment où l'actualité nationale est dominée par la question du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), un ancien membre de ce corps d'élite a écopé mardi 30 juin 2015, d'une condamnation à la peine de mort. L'ex-Caporal des forces armées nationales en service à ce régiment, Bahanla Lompo, précédemment en détention pour assassinat de son ex-copine Bernadette Tiendrébéogo, a été reconnu coupable. Durant 5 heures et demie d'audience et 1 heure et demie de délibération, la sentence la plus «extrême» réclamée par la partie civile est prononcée à l'encontre de l'accusé. Guet-apens, meurtre avec préméditation ont été les charges retenues contre Lompo, auteur de l'assassinat de Bernadette Tiendrébéogo dans la nuit du 9 mars 2013. Radié de l'armée le 10 avril 2013 pour faute grave portant atteinte à la dignité militaire et à l'honneur de l'armée, l'ex-caporal Bahanla Lompo a été appelé à la barre hier, aux environs de 11h. L'air pensif et le regard figé, il a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Il nie cependant être allé au domicile de la victime pour lui ôter la vie. Malgré les multiples questions et l'insistance de la Cour, du parquet et de la partie civile, Lompo est resté constant dans ses propos. «Je n'ai jamais eu l'intention de la tuer, je suis allé chercher l'arme pour l'amener à me dire la vérité sur tout ce qui s'est passé.» répondait-il. En effet, il dit s'être rendu chez la victime pour savoir davantage sur des suspicions d'infidélité. «Pendant mon stage en 2012 à Bobo-Dioulasso, elle a quitté mon domicile avec ma grossesse de 2 mois, après plus de 7 mois de concubinage», a-t-il avancé. L'inculpé dit n'avoir pas eu de suite de cette grossesse. Il accuse aussi Bernadette d'avoir auparavant avorté sa 1ère grossesse de 5 mois. A cela s'ajoutent selon l'accusé, les sommes d'argent reçues par celle-ci pour ses «fausses maladies» et «faux déplacements». Tout un ensemble de faits qui sont restés sans explication, a indiqué l'accusé. Selon le rapport d'expertise avancé par l'avocat de la défense, Stéphane Ouédraogo, «le caporal, au moment des faits, souffrait d'état de dépression consécutif à un abandon insoutenable». Selon son avocat, le caporal avait atteint son point de basculement d'où l'absence de rationalité et de discernement dans l'acte qu'il a posé. Me Stéphane Ouédraogo a, de ce fait, imploré la clémence et l'indulgence de la Cour et des jurés, pour que son client soit acquitté. «Il a agi par sentiments, par amour fou qu'il avait pour Bernadette, et pourrait bénéficier de circonstances atténuantes», a-t-il défendu.

Comme pour donner un signal fort, la sentence la plus extrême est prononcée. Une condamnation jugée satisfaisante pour les parents et amis de la victime. «Justice a été rendue et nous n'attendons pas plus que cette condamnation», a déclaré le père de la victime, Michel Tiendrébéogo. Quant à Jean François Tiendrébéogo, grand-frère de Bernadette, «c'est le moment pour nous maintenant de faire le deuil et prier pour que Dieu garde et protège son fils de 10 ans du nom de Sylvain». Le procès de l'ex-caporal Bahanla Lompo a également mis fin à la session unique 2014-2015 de la Chambre criminelle de la Cour d'appel de Ouagadougou, débutée le 15 juin 2015, avec une trentaine de dossiers inscrits au programme.

Souleymane GANSAORE
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