Journée mondiale contre le travail des enfants : « Maintenir les enfants à l’école, c’est assurer leur avenir professionnel… »

| 17.06.2015
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Journée mondiale contre le travail des enfants : « Maintenir les enfants à l’école, c’est assurer leur avenir professionnel… »
© DR / Autre Presse
Journée mondiale contre le travail des enfants : « Maintenir les enfants à l’école, c’est assurer leur avenir professionnel… »
Le ministère de la Fonction Publique, du Travail et de la sécurité sociale (MFPTSS) a organisé en différé la journée mondiale contre le travail des enfants à Yagma dans l'arrondissement 9 de Ouagadougou, le mardi 16 juin 2015. Ce fut l'opportunité pour les enfants d'exprimer leur soif du respect de leur droit et les autorités compétentes d'extérioriser leur attachement à la question des enfants.


Institué depuis 2002, par l'Organisation internationale du travail (OIT), le Burkina Faso a célébré la journée mondiale contre le travail des enfants sous le thème : « Non au travail des enfants, oui à une éducation de qualité ! ». De façon générale, la célébration de cette journée vise à contribuer à la lutte contre le travail des enfants et en particulier ses pires formes. Aussi, cela va permettre de maintenir la mobilisation sociale autour de la question du travail des enfants, sensibiliser les parents et les enfants sur les conséquences de l'exploitation précoce des enfants par le travail et les avantages de la scolarisation pour l'avenir des enfants. Selon les organisateurs, le choix du thème se justifie par l'un des objectifs du millénaire pour le développement qui est de garantir une éducation primaire à toutes les filles et garçons, qui à les entendre, ne sera pas atteint, ainsi que par les réflexions sur les insuffisances et les perspectives pour la réalisation de cet objectif dans le futur.

A les en croire, la commémoration du 12 juin 2015 s'inscrit sous le double signe de la réflexion sur la réalisation de l'éducation de qualité pour tous et la lutte contre le travail des enfants dans le contexte national. Pour le président de la Délégation spéciale de l'arrondissement 9 de Ouagadougou, Mamadou Samadoulougou, la scolarisation des enfants apparait comme une des réponses idoine à la lutte contre le travail des enfants à raison des nombreuses opportunités que peut offrir une éducation de qualité.

« La commémoration de la journée mondiale contre le travail des enfants constitue de toute évidence comme une tribune d'échange, d'information, de sensibilisation de la population et de partage d'expérience qui permet d'inciter les acteurs et les populations à plus d'action en faveur de la protection des enfants », a-t-il indiqué. En effet, il a précisé que le choix du site de Yagma se justifie par le fait qu'une grande partie de la population a été victime des inondations du 1er septembre 2009 entrainant donc des pertes de biens, une précarité des conditions de vie, la non scolarisation et la déscolarisation.

« Vous conviendrai avec moi monsieur le ministre, qu'il faille murir la réflexion afin de créer beaucoup d'emplois au niveau de Yagma, car les populations sont déflatés, sinistrés », a déclaré le président de la Délégation spéciale. Aussi, Il a ajouté en poursuivant que la position géographique de Yagma constitue un atout pour étendre la sensibilisation, l'information dans les villages environnants et susciter l'adhésion des populations à la lutte contre le travail des enfants.

Dans la même dynamique, la représentante des enfants, Safiatou Bagian a relevé que les pires formes de travail des enfants constituent une violation du droit de l'enfant à une éducation de qualité, du droit à un avenir décent et du droit à la protection contre les violences physique, morale et psychologique.

« Notre place n'est pas sur ces lieux mais dans les écoles, les centres de formation professionnelle et d'apprentissage »

«Beaucoup d'enfants sont aujourd'hui exploités dans les sites d'orpaillage artisanaux, les bars, maquis et restaurants et cela de jour comme de nuit. Notre place n'est pas sur ces lieux, mais dans les écoles, les centres de formation professionnelle et d'apprentissage qui ne sont pas toujours à la portée de nos parents. Le coût de ces écoles et centres de formation oblige de nombreux enfants à se retrouver très tôt dans ces lieux de travail », a-t-elle déploré.

Par ailleurs, Safiatou Bagian a invité le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale à être leur porte-voix auprès du gouvernement de la transition pour des prises de mesures adéquates notamment pour l'amélioration de l'offre éducative, la gratuité de la formation professionnelle, le contrôle permanent des lieux de travail et une application effective des sanctions contre les exploiteurs d'enfants. «De nombreux enfants abandonnent les salles de classes au profit du gain immédiat sans toujours connaître les risques qu'ils encourent sur les différents lieux de travail. Cette situation appelle à une réflexion profonde sur notre système éducatif et aussi sur la responsabilité des parents, des autorités, des partenaires au développement et des enfants eux-mêmes », a confié le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale (MFPTSS), Augustin Loada.

De ce fait, il a affirmé que son département entreprendra bientôt l'évaluation du Plan d'actions national de lutte contre les pires formes de travail des enfants qui tire à son terme et dont l'évaluation permettra d'élaborer et d'adopter un nouveau plan d'actions. Quant aux doléances des uns et des autres, il leur a rassuré qu'elles seront examinées et acheminées auprès des autorités interpellées et pour celles qui relèvent de son département, il ne ménagera aucun effort pour les examiner avec la plus grande attention.

« Je m'engage aussi à être votre porte-voix partout où besoin sera », a-t-il dit. En rappel, la journée a été marqué par un défilé des écoles ayant pris part au concours de dessin contre le travail des enfants dont les cinq premiers lauréats ont été récompensés ainsi que toutes les écoles participantes. Toujours dans le cadre la journée, une soirée de sensibilisation a été prévue le même jour pour 18h à l'intention de la population de Yagma

Par Lawakila Rodrigue KABARI
(Stagiaire)

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