Pays enclavé et situé au cœur de l’Afrique occidentale, le Burkina Faso est confronté à des défis migratoires d’envergure. Le pays dispose d’une diaspora importante tant en nombre dont une grande partie se trouve en Côte d’Ivoire. Le recensement général de la population et de l’habitation de 2006 a démontré des données statistiques d’un solde migratoire négatif.
Dans le but de pallier cela, le Burkina Faso est en phase d’adopter la Stratégie nationale de migration (SNMig), sous le pilotage de la Direction des politiques de population. Cette stratégie repose sur la vision suivante : « A l’horizon 2015, le Burkina Faso assure la protection et la garantie effective des droits des migrants pour la contribution optimale à la réduction de la pauvreté, à la promotion de l’intégration régionale et sous- régionale et de la coopération internationale ». Le défi dans cette stratégie est la mise en place d’un mécanisme opérationnel de suivi-évaluation de l’impact des actions sur le terrain, notamment en matière de contribution au développement du pays.
Afin de renforcer l’appui au gouvernement burkinabè dans la gestion des flux migratoires, le bureau de l’IOM au Burkina Faso organise depuis le mardi 23 février 2016, à Ouagadougou un atelier sur la Gestion des données migratoires et cadrage de l’élaboration d’un manuel de suivi-évaluation de la Stratégie nationale de migration (SNMig). L’atelier de formation sur la gestion des données migratoires est un cadre propice pour l’élaboration du manuel de suivi-évaluation de la SNMIG. Cet atelier durera 72heures dans lequel chaque exposé sera suivi d’un débat en plénière qui permettra de tirer des conclusions.
Selon la ministre de la Femme de la Solidarité nationale et de la Famille, Laure Zongo née Hien qui a présidé la cérémonie d’ouverture, cet atelier jette la base de la nécessité de se doter d’une donnée fiable sur la migration disponible pour nous permettre de faire face aux flux migratoires.
A la question de savoir quel est le nombre total des migrants au Burkina, la ministre a laissé entendre que : « Le Burkina Faso est une terre de départ de transit et de retour malheureusement non préparé. Cet atelier va permettre de pouvoir faire face à cette problématique ». Quant au premier responsable du bureau pays de l’OIM au Burkina Faso, Abdel Rahman Diop, la migration doit être abordée sous plusieurs angles à savoir, les mouvements de départs, le transit, la migration de retour, la migration et le développement du pays. Et l’objectif général de cet atelier est de contribuer à développer une approche coordonnée de la gestion des données migratoires. De façon spécifique a-t-il dit, il s’agira de renforcer les capacités des acteurs nationaux en collecte et gestion des données migratoires, de définir une ligne directive commune pour l’élaboration d’un manuel de suivi-évaluation de la SNMIG. Aussi de discuter des insuffisances dans la gestion des migrations et des frontières au Burkina Faso et des recommandations faites dans le rapport de l’étude d’évaluation et d’approfondir les connaissances des acteurs sur les enjeux liés aux migrations au Burkina Faso, en mettant l’accent sur les vulnérabilités des migrants lors de leur transit.
La clôture de cet atelier, le jeudi 25 février, sera marquée par l’arrivée d’environ 138 migrants en provenance de la Lybie dans la soirée.
Par Ibrahima ZALLE
