Les étrangers au Burkina Faso sont estimés à environ 1,5 million de personnes, selon la coordination des communautés vivant au pays des Hommes intègres. Selon son président, Marafa Touré, aucun membre de la communauté étrangère ne s’est plaint d’un quelconque mauvais traitement, et les étrangers vivent en parfaite harmonie avec les Burkinabè sur leur sol. C’est d’ailleurs dans l’optique de promouvoir ce vivre-ensemble que le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale a initié le forum national de l’intégration qui est à sa deuxième édition. Elle est placée sous le thème «Intégration régionale : défis et opportunités pour l’économie nationale». Plusieurs activités sont inscrites au programme. Il s’agit d’une caravane de l’intégration, des activités sportives et d’art culinaire, et une nuit de l’intégration. Plusieurs conférences vont être aussi données à l’occasion. Elles porteront sur «L’intégration régionale, défis et opportunités pour l’économie nationale», «Les quarante ans de la communauté économique des Etas de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) : état des lieux et perspectives», et «La contribution des communautés au développement de l’économie nationale». Ces différentes activités sont placées sous le co-parrainage du ministre de l’Economie et des Finances, Jean Gustave Sanon, et de l’archevêque émérite de Bobo-Dioulasso, Anselme Titianma Sanon. Les présidents des conseils régionaux de Sikasso au Mali et de Bagouè en Côte d’Ivoire prennent part au forum. A la cérémonie d’ouverture, le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Alfred Gouba a salué la mobilisation des communautés vivant dans sa région pour leur forte implication dans les activités du forum. Pour lui, la constitution d’un espace intégré à l’échelle locale ou sous régionale doit d’abord passer par la reconnaissance, l’acceptation de nos diversités culturelles. Il a, dans ce sens, apprécié le thème car pour lui, l’intégration se traduit dans le contexte de la mondialisation, par le brassage des peuples et une prise de conscience de l’importance de l’ouverture commerciale et économique.
«L’intégration ne doit plus être un phénomène de mode, ni considérée comme relevant du seul ressort de l’action diplomatique de nos Etats, mais l‘expression d’une solidarité collective pour s’insérer efficacement dans les réseaux mondiaux de production et d’échange», a dit l’hôte du forum. Le parrain, Jean Gustave Sanon a abondé dans le même sens, car pour lui, il n’y a pas d’intégration sans l’intégration des peuples. Il a souhaité la pérennisation du forum national de l’intégration. Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, Moussa Nébié a répondu favorablement à cette requête afin de promouvoir, a-t-il dit, l’intégration et faire connaitre aux communautés vivant au Burkina Faso, les fondements de l’intégration, leurs devoirs et droits et magnifier l’apport de tout un chacun au développement du Burkina. Pour le ministre Nébié, la construction d’un espace sous- régional connaît une évolution qui nécessite l’implication des populations à la base. C’est pour cela que la CEDEAO, dans sa «vision 2020», prône le passage d’une CEDEAO des Etats à une CEDEAO des peuples. Pour lui, il s’agit pour les Etats-membres, de tout faire pour que les premiers bénéficiaires des acquis de l’intégration que sont les populations, soient au cœur du processus. Pour parvenir à cet objectif, Moussa Nébié a souhaité un changement de mentalités et des comportements de toutes les couches sociales de l’espace communautaire. Il a alors invité les leaders d’opinion, les organisations de la société civile à prendre des initiatives à même de créer un cadre qui puisse fédérer les actions. Le forum vise de ce fait à consolider l’interaction entre les populations nationales et les communautés vivant au Burkina Faso, en vue de renforcer le processus d’intégration sous régionale. Au cours de la cérémonie, des étrangers naturalisés burkinabè ont reçu les décrets de leur naturalisation. Le ministre les a invités à épouser les valeurs qui caractérisent le Burkinabè.
Adaman DRABO
