Lutte contre l’excision : « Tant qu’il y aura une seule fille ou femme burkinabè menacée d’excision, je continuerai la lutte, avec bien-sûr, le soutien de tous », Sika Kaboré

| 14.08.2016
Réagir
En marge de la 27e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine (UA), les 17 et 18 juillet 2016 à Kigali au Rwanda, se tient la 17e Assemblée générale ordinaire des Premières Dames du continent sur le thème « Promotion de la coopération inter Etats pour l’éradication du VIH pédiatrique et pour la santé reproductive des adolescents ». Plusieurs Premières Dames dont Madame Bella KABORE, épouse du chef de l’Etat sont présentes à cette rencontre. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
© Présidence
En marge de la 27e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine (UA), les 17 et 18 juillet 2016 à Kigali au Rwanda, se tient la 17e Assemblée générale ordinaire des Premières Dames du continent sur le thème « Promotion de la coopération inter Etats pour l’éradication du VIH pédiatrique et pour la santé reproductive des adolescents ». Plusieurs Premières Dames dont Madame Bella KABORE, épouse du chef de l’Etat sont présentes à cette rencontre. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
Suite aux cas d’excision survenus récemment au secteur 21 de la ville de Ouagadougou et un autre cas déjoué, la Présidente d’honneur du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision (CNLPE), Sika Kaboré, épouse du Président du Faso, a animé une conférence de presse ce samedi 13 août à Ouagadougou sur le phénomène.


La Première dame, Sika Kaboré, explique que le Burkina Faso s’est engagé pour l’élimination totale des mutilations génitales féminines (MGF) depuis la création du CNLPE en 1990 et même avant. Elle rappelle que l’élimination de la pratique de l’excision a été décidée par l’Etat burkinabè et a été l’objet d’une loi votée par l’Assemblée nationale en 1996, contrairement à la rumeur selon laquelle la lutte contre l’excision est un projet privé de certaines personnalités.

« Ces informations erronées induisent en erreur nombre de citoyens et préparent les esprits à un renoncement à leur engagement de ne plus exciser leurs filles », dit-elle. Elle indique que 67,6% des femmes au Burkina Faso ont subi la pratique, selon les résultats de l’enquête multisectorielle continue (EMC).

Selon cette même source, la proportion des femmes et des filles excisées diminue de manière significative entre les générations, ce qui signifie que les actions des acteurs de l’excision permettent d’engranger des avancées significatives et, il ne faut cependant pas baisser les bras. La présidente d’honneur du CNLPE réaffirme son soutien total aux actions de promotion de l’élimination définitive de l’excision au Burkina Faso en disant que « je ne ménagerai aucun effort pour faire de l’élimination de la pratique de l’excision une réalité. Le leadership et la bonne image dont jouit le Burkina Faso, en matière de protection des femmes et des filles contre l’excision, est bien réelle. »

Une investigation anthropologique...

Sika Kaboré révèle que 89% des hommes et 90% des femmes sont favorables à l’abandon total des MGF au Burkina Faso. Elle invite cependant tous les secteurs ministériels impliqués, les partenaires techniques et financiers, les organisations non gouvernementales, les autorités religieuses et coutumières, à persévérer dans leurs efforts. Elle pense que les leaders coutumiers et religieux ont un rôle déterminant à jouer pour le changement de comportement souhaité. Elle exhorte la population à dénoncer tout cas d’excision et invite à plus de sensibilisation et de vigilance en ces temps de vacances, moment propice pour l’excision, selon les acteurs.

La première dame souligne que « tant qu’il y aura une seule fille ou femme burkinabè menacée d’excision, je continuerai la lutte, avec, bien-sûr, le soutien de tous ». Elle confie que la loi prévoit une peine d’emprisonnement de 6 mois à 3 ans de prison, et lorsqu’un décès survient, la peine va de 5 à 6 ans d’emprisonnement, et les amendes vont de 150 000 à 900 000 FCFA et de 50 000 FCFA à 100 000 FCFA pour les complices.

Présente à cette conférence de presse, la Ministre en charge de la promotion de la femme, Laure Zongo, soutient que les statistiques montrent que le phénomène de l’excision est en régression avec les efforts des acteurs du domaine, et également la collaboration de la population, qu’elle invite d’ailleurs à encore plus de dénonciations. « Nous poursuivons la lutte, main dans la main, pour parvenir à zéro cas de MGF au Burkina Faso », précise-t-elle.

Les autorités religieuses, pour leur part, invitent les acteurs de la lutte contre l’excision à mener une investigation anthropologique pour voir pourquoi l’excision existe, afin de pouvoir trouver ce qu’il faut remplacer dans ces comportements, car la nature a horreur du vide et aussi, pour que la conviction cède place à une pratique de routine.

Emilienne Kaboré

Publicité Publicité

Commentaires

Publicité Publicité