Confisqué et orienté par la bourgeoisie féminine, le mouvement féministe Burkinabè se braque exclusivement sur la situation des citadines reconverties en forces productives. Il peine à trouver écho dans le paysage sociopolitique Burkinabè en raison de son sectarisme élitiste. Beaucoup plus pressante, la libération des femmes de mon village passe par le renforcement de leur capacité d'affirmation et d'engagement.
Le marché du travail exige des femmes instruites et autonomes une plus grande disponibilité aux dépens du temps consacré au foyer. Contribuant considérablement aux revenus du ménage, la femme des villes se libère progressivement des parures clinquantes de reine du foyer. Un nouvel équilibre dans les rapports hommes-femmes s'édifie dans le décor familial, façonné par les exigences de la société de consommation.
Le recours aux employées de maison, appelées communément «bonnes », représente la recette africaine de la conciliation travail-famille. Pour la plupart, villageoises et corvéables à petits frais, elles font office de paratonnerre. Elles protègent, à tout le moins, l'égo des hommes, monarques déchus, de la foudre égalitariste.
Au service d'autres femmes et d'hommes potentiels rois du foyer, la condition avilissante que vivent les « bonnes », interpelle raisonnablement le féminisme Burkinabè. C'est à la seule condition de sa mobilisation pour une telle cause que les femmes de mon village lui manifesteront intérêt et gratitude.
Waltako
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.