Les adolescentes burkinabè de 15 à 19 ans contribuent pour 11, 4% à la fécondité nationale (Etude)

| 07.02.2014
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Les adolescentes burkinabè de 15 à 19 ans contribuent pour 11, 4% à la fécondité nationale (Etude)
© DR / Autre Presse
Les adolescentes burkinabè de 15 à 19 ans contribuent pour 11, 4% à la fécondité nationale (Etude)
Les adolescentes burkinabè de 15 à 19 ans, contribuent pour 11,4% à la fécondité nationale soit 12% en milieu rural et 9% en milieu urbain, a déclaré jeudi la directrice de la Santé Dr Isabelle Bicaba, citant une enquête démographique et de santé réalisée en 2010.

Dès l'âge de 17 ans, 21% des adolescentes ont commencé leur vie féconde et à 19 ans ce chiffre atteint 57%, a poursuivi Mme Bicaba à l'occasion d'une soirée de mobilisation pour un plaidoyer pour la promotion des droits des adolescentes en matière de santé de la reproduction.

Selon Isabelle Bicaba, dans les trois grandes villes du Burkina (Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Koudougou) en 2005, « 28% des femmes âgées de 10 à 25 ans qui ont eu une grossesse, ont déclaré avoir eu recours au moins une fois à l'avortement et 42% connaissent une amie qui avait avorté ».

En 2006, poursuit la directrice de la santé, « une étude menée à Ouagadougou a retrouvé que 22% des adolescentes avaient interrompu une grossesse ».

Ces statistiques sont « alarmantes », selon la Première Dame du Burkina Faso, Chantal Compaoré, marraine de la cérémonie.

L'épouse du chef de l'Etat a souligné que la question des « enfants qui font des bébés » est un sujet qui préoccupe le gouvernement burkinabè et ses partenaires techniques et financiers.

« Les jeunes filles d'aujourd'hui, sont les mères de l'humanité future. Nous devons les aider », a-t-elle plaidé.

Les risques obstétricaux pour la mère et l'enfant, font considérer les grossesses chez les adolescentes comme des grossesses à haut risque, a précisé Dr Isabelle Bicaba, ajoutant que dans le cas des grossesses non désirées, les conséquences sociales peuvent être le suicide, les avortements provoqués et les abandons d'enfants ou les infanticides.

« Je peux affirmer qu'une grossesse non désirée peut amener une femme, surtout une jeune fille à commettre un acte répréhensible au regard de la loi », a affirmé la présidente de l'association des femmes juristes du Burkina, Fatimata Sanou/Touré.

Cependant selon Mme Touré, en écoutant ces jeunes filles sur les motivations de leurs actes, il ressort que ces dernières sont des « victimes vis-à-vis de la société et de notre éducation traditionnelle ».

Cette soirée de mobilisation pour un plaidoyer en faveur des adolescentes a été organisée par l'Alliance internationale Droit et Santé, créée à l'initiative de l'ONG française Equilibres et populations qui regroupe 11 ONG de 5 pays dont le Burkina Faso.

Au Burkina Faso, une loi sur la santé de la reproduction a été adoptée en décembre 2005 ainsi qu'un plan stratégique de la santé des jeunes.

Dans ce pays pauvre de l'Afrique de l'ouest, les filles de 15 à 19 ans constituent 19% des femmes en âge de procréer.

GM-NDT/TAA

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