Depuis la création du ministère de la Promotion de la Femme et du genre en 1997, il ne cesse de multiplier les actions de lutte contre les violences à l'égard des femmes et des filles. Dans la mise en œuvre de sa politique nationale genre 2014 -2015, en collaboration avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), le ministère a choisi de mener des actions de sensibilisation dans les régions du Centre, du Plateau central, du Sahel, Centre-ouest, de la Boucle du Mouhoun et des Hauts-Bassins. Ces régions sont connues pour la persistance de la violence à l'égard des femmes et des filles. C'est pourquoi, il organise, du 15 au 21 juin 2015, une caravane de presse dans ces régions. Et c'est la région du Centre qui a été choisie pour donner le coup d'envoi des activités, le 15 juin 2015. Selon la directrice régionale du Centre, Fatimata Zongo, les violences les plus récurrentes dans la région du Centre, sont le refus de paternité et les grossesses non désirées et précoces des élèves. « En 2012-2013, selon les chiffres du ministère en charge de l'éducation nationale, dans le post primaire, 171 cas dans 53 établissements dont un seul établissement avec 28 cas de grossesses ont été enregistrés. Et dans la plupart de ces cas, la jeune fille est obligée d'abandonner les bancs pour s'occuper de son enfant qui, d'ailleurs est sans père biologique », a souligné le directrice régionale.
Persistances des grossesses non désirées et précoces
La communicatrice, Philomène Kafando de poursuivre que pour l'année scolaire 2013-2014, six cas de grossesses ont été enregistrées dans le primaire et 247 cas reçus en 2014 par l'Association des femmes juristes du Burkina, dont 229 sont des femmes qui font face au phénomène de refus de paternité, de mésentente conjugale et de viol. A entendre la communicatrice, la cause la plus répandue est celle des pesanteurs socioculturelles, qui mérite qu'on soit plus regardant. Ils font de l'homme un être naturellement supérieur à la femme et le maître absolu de la famille à qui la femme doit soumission et obéissance. Cette vision peut changer si dans l'éducation sociale, l'on n'affiche plus ces types de stéréotypes aux enfants. En effet, l'éducation sociale contribue à perpétuer la supériorité masculine à travers ces stéréotypes.
Au cours de cette caravane de presse, des communications sur l'état des lieux des violences dans chaque région seront livrées.
Des projections de film sur les différentes formes d'« inhumanité » et des débats sont également au menu de cette tournée. La SG du ministère, Nathalie Sandwidi a, par ailleurs, invité les journalistes à produire des articles sur ces graves atteintes à la dignité de la femme, qui très certainement pourront contribuer à l'élimination de cette « brutalité ».
Fleur BIRBA
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