Avant de recevoir les journalistes pour la conférence de presse, la coalition burkinabè pour le suivi de la mise en œuvre de la convention pour l'élimination de toutes formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDEF)a rencontré les représentants des partis politiques. Objet, leur faire part du résultat de ses travaux entamés depuis sa création. En effet, les femmes membres de cette organisation ont présenté aux politiques «leur code de conduite pour la paix». Il se résume comme suit :
- Se respecter mutuellement et observer à chaque instant de nos activités la courtoisie dans les échanges ;
- Avoir des échanges basés sur des idées et des idéologies défendues par chaque acteur politique et non sur des attaques personnelles ;
- Respecter les principes démocratiques, notamment le principe de l'égalité homme-femme et le développement comme guide de toute la démarche du jeu politique : élection, politiques et programmes, nominations ;
- Eviter les excès en privilégiant le dialogue et la concertation ;
- Refuser la violence comme moyen d'accéder au pouvoir ;
- Choisir la collaboration et le dialogue constructif entre les partis politiques et non l'affrontement ;
- Renforcer les institutions et travailler durant l'actuelle phase de transition politique pour garantir la pleine liberté à tous ;
- Lutter contre la corruption, l'impunité, protéger les biens publics et privés et la Justice ;
- Agir pour le bien commun en faveur du peuple Burkinabé ;
- Demander à la communauté internationale de poursuivre son action de promotion de la paix et du dialogue au Burkina Faso.
En rappel, la convention pour l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDEF) a été adoptée par les Nations unies le 18 décembre 1979. À ce jour, elle a été ratifiée par 189 pays. Organisation de la société civile, elle s'est constituée au Burkina Faso le 5 novembre 2009 et regroupe dix neuf associations et regroupements d'associations. Avec deux organes que sont l'assemblée générale et le bureau de la coordination, la CEDEF contribue à sa mise en œuvre effective au Burkina Faso et au dialogue constructif avec l'État par l'élaboration de rapports alternatifs et parallèles de la société civile.
Au regard des événements que vit notre pays depuis octobre 2014, elle a souhaité apporter sa pierre à la construction de l'édifice et c'est dans cette optique que s'inscrit le point de presse. Rencontre au cours de laquelle ses membres ont affirmé par la voix de leur coordonatrice, Me Franceline Toé-Bouda : « Nous, membres de la coalition CEDEF, avons décidé de sacrifier à nouveau à l'un de nos devoirs qui est celui de participer à une large diffusion des recommandations des Nations unies pour l'éliminations des discriminations à l'égard des femmes et ce, précisément à la veille de nos importantes échéances électorales». Ladite coalition qui entend lancer un appel aux futurs candidats et candidates aux élections présidentielle et législatives d'octobre 2015 ainsi qu'aux municipales à venir afin qu'ils s'engagent à prendre en compte les droits fondamentaux de la personne incluant ceux de la femme en particulier. Elle a par ailleurs marqué son refus de l'exclusion dont fait cas le nouveau code électoral. À ce propos, Me Toé s'explique : « La coalition burkinabè pour la mise en œuvre de la CEDEF ne peut accepter quelque inclusion que ce soit. Lorsque l'on évoque la charte africaine des élections, de la démocratie et de la bonne gouvernance, celle-ci dispose d'un certain nombre de choses et nous savons pourquoi. C'est pour bannir à jamais le paysage politique africain des coups d'États et de tous ceux qui veulent en faire ou qui en ont perpétré». En outre, des activités sont menées par cette organisation. Au nombre de celles-ci, on pourrait citer: la production et la présentation du rapport alternatif au 6e rapport du gouvernement (période 2001-2006) à la 47e session du comité CEDEF des Nations unies; la participation et l'animation de séminaires parlementaires sur les violences faites aux filles; la participation à l'élaboration de textes de promotion et de textes de protection des droits des femmes (2011-2012).
M.A.O. pour Bayiri.com