Agression de Adja Divine : la Coalition burkinabè pour les droits de la femme annonce une marche pacifique pour interpeller le Premier ministre

| 01.06.2017
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Agression de Adja Divine : la Coalition burkinabè pour les droits de la femme annonce une marche pacifique pour interpeller le Premier ministre
© Fasozine
Agression de Adja Divine : la Coalition burkinabè pour les droits de la femme annonce une marche pacifique pour interpeller le Premier ministre
La Coalition burkinabè pour les droits de la femme (CBDF) a exprimé mercredi lors d’une conférence de presse, son indignation face aux violences faites aux femmes, dont le cas le plus récent est celui de l’agression de l’artiste Hadja Divine. Tout en condamnant cet acte «barbare», elle a interpellé les autorités à dépasser le cadre des discours pour passer à l’action.

Au Burkina Faso, malgré l’adoption des lois qui répriment les violences faites aux femmes, force est de constater que nombreuses femmes sont toujours victimes de violences de tout genre tels le viol, les meurtres, les humiliations... Le cas le plus récent est celui de l’artiste Hadja Divine qui, accusée de vol d’enfants, a été lynchée et humiliée publiquement.

Cette énième agression est de l’avis de la CBDF, la goutte d’eau qui a fait déborder la vase. Pour la présidente de la coalition, Félicité Méda, aucune violence ne doit se justifier quelque soit les raisons évoquées. «Nous sommes dans un Etat de droit et il faut toujours passer par des voies légales pour se faire justice et non par la vindicte populaire», a-t-elle fait remarquer. Si la justice, poursuit-elle, estime que Adja Divine est coupable, «elle va répondre de ses actes et ce n’est pas parce qu’elle est femme qu’elle ne doit pas être punie».

Dans ce sens, réagissant à propos de la plainte déposée par l’Unapool contre l’infortuné, Mme Méda a soutenue que la plainte en soi n’est pas une mauvaise chose. «Nous sommes tous des citoyens burkinabè, si nous sentons que nos droits sont violés, nous pouvons nous plaindre», a-t-elle insisté. Et la coordonnatrice de la CBDF, Sirima Mariam de renchérir: «Nous n’encourageons pas l’incivisme et nous n’encourageons pas les femmes à se comporter mal. Nous pensons seulement qu’étant dans un Etat de droit, la population ne doit pas se rendre justice elle-même».

Pour les conférencières, il faut que l’impunité cesse. Etant tous sortis du ventre d’une femme, foi du chargé de projet de la Coalition, Adèle Traoré, «tous ceux qui ont contribué à l’agression de Divine, ont enfreint à la dignité de leurs mères, épouses et sœurs».

Face à cet acte «ignoble», c’est avec le cœur meurtri que les femmes de la Coalition éprises de paix et de justice ont interpellé les autorités à réagir. «Nous sommes fatiguées d’entendre que le dossier suit son cours. Nous voulons des mesures fortes pour mettre fin à l’impunité», a martelé la présidente.

Estimant qu’aucune personne animée de bon sens ne peut rester indifférente face à la cruauté de cet acte, en tant qu’organisation pour les droits et la défense des femmes, la CBDF a annoncé une marche pacifique pour demain jeudi, qui partira du Rond-point des Nations unies au Premier ministère pour interpeller le Chef du gouvernement. En espérant avoir l’autorisation de ce dernier d’ici le soir, «nous invitons les femmes à nous accompagner en portant un foulard rouge (synonyme de sang) pour montrer à quel point les femmes ont le cœur qui saigne», a conclu la présidente.

Madina Belemviré

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