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Inondation au quartier Bissighin de Ouagadougou : Ils étaient conscients du risque mais pauvreté oblige

| 04.08.2015
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Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
© © DR / BF1
Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
La pluie du petit matin du dimanche 2 août 2015a mis en situation de détresse les habitants de Bissighin. Ils ont perdu leurs maisons et de nombreux biens à cause des eaux de pluie. Heureusement il n’y a pas eu de perte en vies humaines.

La zone touchée concerne celle longeant le pont de Rimkiéta s’étendant sur environ 500 mètres. Les ruines des maisons sont à une dizaine de mètres d’un canal d’évacuation des eaux. Cette proximité n’est pas étrangère aux causes de l’inondation, selon des victimes interrogées sur place qui ont affirmé que le fait que leurs cours soient non loin du passage des eaux du canal les exposait à l’inondation. A regarder de près, la porosité des matériaux utilisés dans la construction est également à citer parmi les raisons de l’effondrement des maisons à Bissighin. Les populations victimes de l’inondation ont reconnu qu’elles étaient conscientes du danger auquel elles étaient exposées de par la proximité avec le pont de Rimkiéta. Mais pourquoi être conscient du risque auquel on est exposé et fermer les yeux pour y vivre? En réponse, les habitants indexent la pauvreté. «Nous sommes tous conscients que la zone que nous occupons est une zone à risque d’inondation, mais ce sont les moyens financiers permettant d’avoir des parcelles viabilisées qui nous font défaut.C’est pourquoi nous avons fait de notre mieux pour nous loger ici en attendant d’avoir des parcelles dignes de ce nom», a justifié Zakaria Sankara, avant de remercier le bon Dieu parce qu’il n’y a pas eu de perte en vies humaines, même s’ils ont perdu des biens. A une trentaine de mètres de M. Zakaria Sankara, un homme du nom de Madi Tapsoba est assis devant sa porte, pensif. Il dit avoir tout perdu pendant l’inondation. Toutes ses maisons n’ont pas pu résister à la force des eaux de pluie. Il nous a avoué que sa famille et bien d’autres sont hébergées sur le site de l’école primaire de Bissighin. Ainsi, M. Madi Tapsoba invite les autorités de la transition à leur trouver des lieux d’hébergement appropriés. Il a aussi laissé entendre que les autorités ont annoncé un recensement des victimes. Et il a de ce fait préconisé que les agents recenseurs se rendent sur les lieux afin d’éviter que ceux qui ne sont pas touchés se confondent aux sinistrés. Sinon, Madi Tapsoba a souligné qu’il n’a plus rien comme moyen de subsistance étant donné que lui et sa famille ont tout perdu. Nestor Sawadogo, un autre habitant victime a, lui, avancé qu’ils ont pu dénombrer environ 70 maisons effondrées à cause de la pluie matinale du dimanche 2 août dernier. Et de dire qu’il faut que les autorités œuvrent à leur trouver des abris et de quoi vivre afin de faire face à la situation qui est la leur présentement. Ils sont dans le besoin. Dans un communiqué du Service d’information du gouvernement, les autorités ont annoncé des mesures d’assistance aux sinistrés. La population a été également invitée par le gouvernement à la vigilance et à la prudence afin de limiter les dégâts au cas où subviendraient d’autres fortes pluies.

Djakaridja SAVADOGO

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