Un mois et demi mis pour recevoir son certificat de vie, une carte de crédit partie de la France depuis le 13 juin, qui n'est d'ailleurs toujours pas arrivée au Burkina Faso ; il n'en fallait pas plus pour pousser Marie Fixot dans ses derniers retranchements.
En effet privée de crédit, la pauvre se retrouve sans le sou, car c'est par le biais de cette carte qu'elle perçoit sa pension. Avec à sa charge deux enfants de sa défunte amie, ils se trouvent tous dépourvus de moyens de subsistance et dans le dénuement. Depuis le 1er juillet 2014, elle a décidé de sortir de sa réserve en débutant une grève de la faim. A la Société nationale des postes (SONAPOST) où elle a installé ses pénates, elle entend poursuivre ce mouvement de protestation jusqu'à l'obtention de sa carte.
Dame Fixot, septuagénaire, ne compte pas baisser les bras malgré le poids de l'âge, car il s'agit d'une lutte pour la survie de trois personnes, dit-elle. Contactés pour connaître les raisons d'un tel dysfonctionnement, les responsables de la SONAPOST ont répondu que le problème ne se situait pas à leur niveau. Selon le chef du centre national de tri, Pascal Adouabou, le dysfonctionnement relève des services des compagnies de transports aériens qui assurent le fret des courriers pour le compte de la poste française.
Certaines d'entre elles font plusieurs escales et augmentent ainsi les risques de retard et d'égarement en cours de route. Néanmoins, le directeur général de la SONAPOST, qui a rencontré Mme Fixot, a promis de suivre son dossier dans les plus brefs délais, selon la gréviste, promesse qui lui a mis du baume au cœur. « Si après 48 heures, il n'y a pas de suite, je retournerai au service recommandé pour y continuer ma grève», a-t-elle néanmoins prévenu.
Joseph Bambara (stagiaire)