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Mois de carême : Quand des galettes poussent comme des champignons

| 11.07.2014
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Mois de carême : Quand des galettes poussent comme des champignons
© DR / Autre Presse
Mois de carême : Quand des galettes poussent comme des champignons
Beaucoup d'activités se sont toujours développées à chaque mois de ramadan. Sont de celles-ci, par exemple, la vente de bouillie, la vente ambulante de dattes, des fruits, des poudres de jus et plus particulièrement des galettes qui semblent être très prisées par les femmes. Installés dans les artères des quartiers, les points de vente des galettes poussent comme des champignons. Découverte!

«J'ai toujours attendu cette période pour mener cette activité de vente de galettes. Elle est non ponctuelle pour moi. Je le fais juste pour avoir de quoi préparer la fête de Ramadan», s'est brièvement expliquée Korotoumou, la trentaine d'âge. Assise devant son commerce au secteur 21 (ex-Colsama), les clients se faisaient rares. Korotoumou détient un petit moule et ne prépare que deux boîtes de petits mils. Insignifiant pour les «vraies» vendeuses de galettes! Cela, parce que le marché n'est pas des meilleurs pour les nouvelles venues sur le terrain. «Il y a des jours où j'arrive à tout évacuer comme il y en a aussi où le marché reste morose», dit-elle. Tout compte fait, la bonne dame tire bien son épingle du jeu. Elle arrive à faire des bénéfices qu'elle économise naturellement pour elle et ses enfants. Quant à Madjelia installé au secteur 3 (ex-Koko), qui mène cette activité depuis près de 20 ans au même endroit, le mois de carême est une bonne affaire. «A dire vrai, ça marche. Nous avons augmenté les chiffres d'affaires. Je le fais souvent avec un seul moule. Depuis le début du mois de soudure, j'en ai ajouté un autre et je me fais aider par mes petits enfant», dit-elle l'air toute gaie. A la question de savoir si la floraison de la vente de galettes ne réduit pas le chiffre d'affaires, «que nenni!», répond Madjelia qui confie que cela leur profite surtout. A l'en croire, les novices ont tendance à ne pas s'adonner à la préparation de la patte. Du coup, lorsque le client ne trouve pas son goût une première fois, il va ailleurs comme chez les anciennes vendeuses de galettes.

Du gaz pour maintenir la santé!

La grande majorité des vendeuses de galettes utilisent le gaz contrairement au bois de chauffe que l'on peut constater chez les nouvelles venues. Il s'agit, explique dame Madjelia d'éviter des maladies qui peuvent être causés par le feu. «Il est vrai que le gaz coûte cher, mais je préfère cela. Je l'utilise depuis trois ans. Aussi, avec le gaz, la cuisson est rapide, surtout que nous avons beaucoup de commandes en ces temps-ci», dit-elle. Comme chez elle, Maimounata Sana utilise le gaz. Elle est installée devant la direction régionale de la Loterie nationale burkinabé. Elle mène cette activité depuis trois ans. Une entreprise familiale qui emploie près de 7 personnes. «En ce mois de carême, j'ai ajouté 2 moules au 5 autres que nous avions d'habitude. Avec deux sacs de farine de petit mil, tous les jours, nous utilisions 4 bidons de 20 litres d'huile. Sans compter les autres ingrédients comme le sucre, la levure, la bouillie de riz, l'eau...», dit-elle. En effet, chez Maimounata, les clients font le rang pour être servis. «Nous préférons venir ici que d'aller chez les nouvelles vendeuses qui sont moins professionnelles. C'est très important en ce mois de jeûne», lance un client dans la foule. Combien peuvent gagner ces femmes avec cette activité? Une question à laquelle les anciennes n'ont jamais voulu répondre. Quant aux nouvelles venues à l'image de Korotoumou, elles peuvent encaisser entre 200 à 300 F par jour. C'est mieux que rien!

Bassératou KINDO

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