Il est de notoriété publique que le jour de mariage est un jour de réjouissances. Mais, en vérité, est-ce de la réjouissance qu'on fait à Bobo, les dimanches, jours de mariages? Il semble que non. Trois principales raisons. Quand il y a mariage (et Dieu sait combien il y en a dans chaque carré par dimanche), les organisateurs s'en foutent des autres usagers. Que ce soit devant les lieux de mariages ou devant les domiciles. Les tentes et autres chaises sont disposées sur la chaussée, de telle sorte qu'aucun autre usager de la route ne peut passer. Quant aux décibels, on les monte à tel point que les voisins, et tous ceux qui n'ont rien à voir avec ce mariage ne puissent plus rien faire d'autre. Malheureusement, ce désordre peut durer un peu tard dans la nuit. Et dire que tout cela se fait sans aucune autorisation de l'autorité municipale. N'est-ce pas de la pagaille ça?
La deuxième raison, c'est dans les charges dans les tricycles. Quand il y a mariage, c'est dans des tricycles remplis de femmes, d'enfants et parfois de jeunes gens que chacun s'y rend. Et dans la circulation, c'est la merde, la vraie pagaille. Et cela est d'autant plus vrai et dangereux que les conducteurs de tricycles sont pour la plupart sans permis de conduire et de ce fait maîtrisent très peu les règles élémentaires de la circulation. Malheureusement, c'est ce moyen de transport très peu fiable et dangereux que les femmes, surtout, aiment emprunter. Tout en sachant qu'un décret présidentiel interdit le transport de passagers.
La troisième raison, c'est les acrobaties auxquelles s'adonnent de jeunes gens après les mariages. Et ce, souvent assez tard dans la nuit. En effet, après les mariages, ce sont des cortèges de jeunes, en maillots de sport, qui envahissent les artères de la ville, roulant à tombeau ouvert, dans un vacarme assourdissant. Au mépris des principes élémentaires de la circulation. Les conséquences sont les multiples accidents, parfois très graves, qu'ils occasionnent.
Voici un phénomène qui, si on n'y prend garde dès à présent, est en train de transformer la ville, tous les dimanches, en un véritable «no man's land» où aucune règle n'est à respecter. C'est pourquoi, les organisateurs de mariages, ou encore ceux qui les célèbrent, doivent prendre leurs responsabilités et sensibiliser les jeunes, les femmes quant à leurs responsabilités dans la réussite même du mariage. Où se trouve la valeur d'un mariage quand les voisins ne sont pas contents parce qu'ils ont été perturbés pendant une bonne partie de la nuit? Où se trouve la bonté d'un mariage entaché par un accident grave, voire mortel? Où se trouve enfin la dignité d'un mariage dont les organisateurs ont perturbé la circulation, embêté les autres usagers?
Un mariage, c'est toujours de bons souvenirs quand on veut s'en souvenir et parfois célébrer son anniversaire. Tout cela se prépare donc pendant le mariage. A moins que ce ne soit juste une formalité pour se soustraire d'une faute lourde.
Dabaoué Audrianne KANI