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Innondations à Ténado : On en a ras-le-bol

| 30.06.2014
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Innondations à Ténado : On en a ras-le-bol
© DR / Autre Presse
Innondations à Ténado : On en a ras-le-bol
La forte pluie tombée dans la nuit du vendredi 27 au samedi 28 juin 2014, avec 79 mm recueillis n'a pas fait du bien à certaines populations riveraines de la RN 14 à Ténado, commune rurale située à 25 km de Koudougou dans la province du Sanguié sur l'axe Koudougou-Dédougou. Les dégâts sont énormes.

Cent victimes, 24 boutiques effondrées, des produits de commerce emportés évalués à plus de 47 millions de FCFA. C'est le triste bilan de cette inondation. Face à ce désastre, les populations ont manifesté leur ras-le-bol en barrant le passage aux usagers de la nationale n°14 aux environs de 9h30, et ce, pendant une heure et demie. Les populations en posant cet acte veulent interpeller le gouvernement sur la qualité des travaux de la route, car cette inondation est la deuxième du genre. C'est après des tractations entre le maire adjoint et le chef de terre, Baloua Bassono que le passage a été libéré au bonheur des passagers. Pour le principal négociateur, Albert Bayili, 1er adjoint au maire de Ténado, " les commerçants ont exigé l'arrivée d'une délégation des plus hautes autorités de ce pays en commençant par le haut-commissaire et le gouverneur ". En tout cas, tous pointent du doigt l'entreprise EBOMAF d'avoir fait une mauvaise prestation. Mais, selon un responsable proche de l'entreprise, celle-ci n'y est pour rien, car elle a travaillé sur le plan d'aménagement fourni par le maître d'œuvre qui est l'administration. Mieux, elle aurait même soulevé des inquiétudes par rapport à ce plan. Mais, aucune suite ne leur a été donnée. En attendant les secours aux sinistrés, la délocalisation du marché est envisagée et M. Bayili de témoigner qu'un nouveau site est déjà identifié et parcellé pour accueillir les commerçants ; où ils pourront bâtir de petites boutiques en attendant que la commune dispose de moyens pour la construction du marché avec des matériaux définitifs. Dans la soirée, comme exigé par les manifestants une délégation des autorités est allée rencontrer les populations en vue de trouver des solutions. Sur place, les représentants du ministère de l'Action sociale et de la Solidarité nationale et le ministère des Infrastructures et du Désenclavement ont rassuré les populations qu'ils examineront leurs doléances mais aussi d'interpelleront l'entreprise.

En outre, à Koudougou, les étudiants de la cité universitaire " Bourkina " qui se sont réveillés les pieds dans l'eau, ont eux aussi, par mécontentement bloqué la même route aux environs de 10 heures

Patrice N'Do,

commerçant

L'eau est entrée dans la boutique vers les 3 h du matin. Nous pensons que c'est à cause de la route que l'eau est entrée dans le marché parce que ça fait 17 ans mais nous n'avons jamais connu d'inondations de cette ampleur. C'est cette année avec le bitumage de la route que nous vivons cette catastrophe.

J'ai eu à-peu-près deux tonnes et demies de riz mouillées, 10 sacs de farine et les cartons valent 100 notamment du savon, du sucre emporté, du spaghetti... Nous demandons une aide afin de pouvoir reprendre nos activités.

Zongo Robert,

passager

"Quand j'ai suivi un peu la voie (de Koudougou jusqu'à Ténado),j'ai constaté des failles parce que l'eau est passée sur le goudron, chose qui n'est pas faisable. Je dis cela, parce que même avant le bitumage, il y a des études qui se font et qui tiennent compte des années antérieures. Je ne sais pas comment ces études ont été menées pour que l'eau passe sur le goudron. Et quand on arrive ici, le constat n'est pas étonnant, car même l'œil du profane voit qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Avant que le goudron ne soit fait il y avait un grand radier donc il fallait tenir compte dans le nouveau plan. Malheureusement, ces dimensions n'ont pas été respectées. On se rend compte que c'est deux petits ponts qui sont mis à la place du radier de 20 m de long. Outre ce problème, il y a des populations qui se sont installées un peu en aval du lit du barrage avant l'aménagement de la voie. Avec l'aménagement, il faut qu'elles remontent pour éviter ces inondations. Il faut que les autorités prennent la mesure de la situation et qu'elles envisagent à temps des solutions".

Arrêt sur images

Qui est responsable de ça?

Suite à la forte pluie du vendredi 27 au samedi 28 juin 2014, des ouvrages endommagés. Dans la région du Centre-Ouest notamment la route nationale n°14 a subi des dégâts dus aux eaux de pluie. Cette situation témoigne que le phénomène des changements climatiques est une réalité. Et pour ce faire, les autorités doivent être plus regardantes sur la qualité des travaux d'intérêt public. Voici en image l'impact des eaux de cette pluie de juin sur le nouveau bitume du 11 décembre 2012 célébré à Koudougou (l'axe Koudougou-Dédougou).
Souleymane Zanga

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