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Fait de chez nous : « Tout se paye ici bas »

| 18.07.2014
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© DR / Autre Presse
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Plusieurs années après sa mort, l'image de Fatogoma, le Lion, plane toujours sur son village. Toutes ses victimes et leurs proches ne peuvent croire à une possible disparition des traces de ce monsieur.
Fatogoma, le Lion qui a «défait» et «refait» des familles, était un vrai sorcier au vrai sens du terme. «Tout se paye ici bas», dit une pensée africaine. Avant de dresser la liste interminable des actes inhumains du «Lion», parlons de la vie des siens après lui.Hier la référence incontournable du village, la famille de Fatogoma le Lion est aujourd'hui réduite au néant. Les troupeaux de bœufs, de moutons, de chèvres, la volaille et autres biens matériels de la famille se sont «évaporés». Les descendants de Fatogoma le Lion ne mangent même plus à leur faim. Du vivant de leur père, ils étaient de «supers habitants» du village. Aujourd'hui, ils sont devenus des «moins que rien». Sans avoir de quoi acheter le tchapalo (bière locale), ils sont les premiers à s'installer dans les cabarets et les derniers à les quitter. Ils passent leur temps à quémander chez les autres. Les enfants de Fatogoma le Lion sont devenus égaux aux personnes «dépossédées» de leur chance par leur père. En effet, Fatogoma le Lion ne voulait pas voir un autre enfant du village réussir plus que les siens. Selon une source du village, chaque enfant qui naissait (surtout les garçons), était une cible du «Lion». Il consultait l'oracle pour connaître l'avenir du nouveau-né. Tous les enfants qui avaient une «étoile» brillante, étaient immédiatement combattus. Ainsi, de son vivant, tous ceux qui ont été inscrits à l'école du Blanc, sont tous revenus au village. «Tant que je ne montre pas le chemin d'un bureau, aucun fils de ce village ne pourra être «commis» (employé, agent) sur cette terre», s'accordait à témoigner tout le village. Pourtant, des ressortissants d'autres localités se confiaient à lui pour pouvoir occuper des postes de «commis». Fatogoma le Lion était un féticheur de grande renommée. Mais au lieu de limiter son travail à la satisfaction de ceux qui le sollicitaient, il s'était spécialisé dans la maltraitance des résidents de son village, oubliant ainsi qu'il était mortel. Selon notre source, Fatogoma le Lion a connu une mort jamais connue de la population locale. Resté longtemps malade, il serait fini complètement sur sa couchette avant de rendre l'âme. Des vers sortaient de son corps alors qu'il n'était pas mort. La même source confie qu'il a imité le cri de plusieurs animaux avant de rendre l'âme. Et son inhumation s'est faite la même nuit, loin du regard public. Cette histoire qui interpelle tous ceux qui se croient forts, mérite une réflexion. «C'est Dieu qui est fort», disent couramment nos frères ivoiriens. Ta position d'aujourd'hui n'est pas définitive. Seul le pouvoir de Dieu est définitif. Alors, revois ta position si tu penses comme Fatogoma le Lion. Comme ton gardien, comme ton chauffeur, même celui que tu traites pour un «moins que rien», tu es mortel. Et sans les autres, tu n'es rien.

Souro DAO/ Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

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