Des arbres déracinés, des maisons tombées ou décoiffées, des murs littéralement endommagés, des rues dénaturées par le torrent, voila la désolante scène que les habitants des quartiers de Kalcin et de Sigh-nonguin dans la commune rurale de Saaba ont vécu après le passage de la tornade ce lundi soir.
« Jamais nous n'avons vu ici une pluie d'une extrême violence comme celle-là. Le vent soulevait les toits, tout partait en lambeaux. J'ai tellement eu peur », nous raconte un habitant de Kalsin, la quarantaine bien sonnée. « Autrefois, des tornades de ce genres existaient et c'était les Nionyonsé ( Ndlr : une ethnie autochtone très redoutée pour ses techniques de guerre et se transformant souvent en tourbillon pour en découdre avec ses ennemis) qui étaient à l'origine de cela. Lorsque vous les provoquiez ou si vous "voliez" leur femme, c'est à travers la tornade qu'ils vous font une démonstration de force » explique un autre vieux.
Cependant si à kalsin, on n'a déploré aucune perte en vie humaine, il n'en est pas de même à Sigh-nonguin, un petit quartier non-loti, longeant la route nationale n°4. Ici, en plus des dégâts matériels, la tornade a eu raison d'une vieille dame alors que celle-ci revenait du champ. Selon les explications des témoins, c'est après le passage du vent qu'ils ont retrouvés la vieille dame sans vie dans les ruines d'un mur effondré. A en croire un ancien du quartier, le mur concerné est la propriété d'un riche homme qui y a construit une école à l'intérieur. « Cet espace existait bien avant que beaucoup ne viennent ici. Mais pour des murs d'une telle hauteur au milieu d'agglomérations, c'est vraiment risquant. Et ce n'est pas la première fois que ces murs ont cédé », raconte-t-il. « A plusieurs reprises, nous sommes allés voir le propriétaire pour qu'il trouve une solution, mais rien n'y fit. Voyez vous tout le monde est remonté et nous allons lui lancer un ultimatum. S'il s'en occupe pas, c'est nous-mêmes qui allons nous en occupé », fulmine notre interlocuteur véritablement attristé par le décès de la vieille.
Lorsque nous étions sur les lieux autour de 19 heures, la police de Saaba avait déjà fait les constats et autorisé les proches de la victime à retirer le corps.
Max Junior
( Avec ZoodoMail )
