La parcelle, sise au secteur 20 (Lafiabougou) avait été attribuée à feu Lassana Sogodogo. Faute de l'avoir mise en valeur, le maire de Konsa décide du retrait de la parcelle, pour la réattribuer à Boureima Tinto par arrêté n°2003 – 033/CB/AK/CA du 12 août 2003, portant réattribution de parcelles à usage d'habitation au secteur 20. Il est signé de l'ancien maire de Konsa, Feu Basile Pitroipa.

En 2005, Hamidou Manly achète cette parcelle à Boureima Tinto. Il prend soin de vérifier auprès du Cadastre que Tinto en était réellement attributaire. Rassuré, celui-ci met la parcelle en valeur et obtient même le permis urbain d'habiter. Une évaluation faite par les services du Cadastre, évaluent les investissements à environ 30 millions F CFA.

La décision de retrait a été attaquée par les ayants droits de feu Lassana Sogodogo, au motif que le maire ne leur a pas notifié cette décision. C'est ainsi que la décision de retrait a été annulée. La suite est que Hamidou Manly et ses locataires ont été mis à la porte, ce jeudi dans la matinée. D'où la colère des voisins qui n'y comprennent rien. Et sont allés le faire savoir au maire Karim Barro, qui les a reçus dans l'après-midi. Le conseil de Mr Manly, Me Issif Sawadogo, et l'huissier Abdoul Karim Sanou, ont été conviés à la rencontre par le maire. Et ils sont venus.

L'avocat de Manly fait remarquer que le juge n'a pas dit d'expulser qui que ce soit. D'autant plus que ni son client Manly, ni Boureima Tinto, n'étaient pas parties au procès en question. Le jugement concerne la mairie et les ayants droits de feu Lassana Sogodogo. C'est pourquoi, il attaque en référé pour faire annuler le commandement de Me Moussa Sogodogo, qui demande à l'huissier d'expulser «Tinto,tant de sa personne, de ses biens ainsi que tout occupant de son chef sur la parcelle». Ici, Manly et ses locataires étant considérés comme occupant la parcelle du fait de Boureima Tinto. Le procès en référé est prévu pour le 25 de ce mois de mars.

S'agissant de l'huissier, il n'a pas voulu s'étendre sur le sujet. C'est l'avocat qui m'a commis à la tâche. C'est lui qui connaît mieux le dossier. Il faut s'en référer à lui, a-t-il laissé comprendre.

Après avoir écouté les parties, le maire, ses collaborateurs, le commandant de la CRS à Bobo, le commandant de la police municipal se sont retirés pour échanger à huis clos. Au moment où nous bouclions ces lignes, les pourparlers étaient toujours en cours.

Aly KONATE

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AFFAIRE DE PARCELLE À BOBO-DIOULASSO

Une expulsion entraîne une marche sur la mairie de l'arrondissement n°6

Des habitants du quartier Lafiabougou (secteur n°20) de Bobo-Dioulasso ont marché sur la mairie de l'arrondissement n°6 (ex-Konsa), le jeudi 13 mars 2014 dans l'après-midi, en soutien à un des leurs, expulsé plus tôt dans la matinée par un huissier de justice.

Le jeudi 13 mars 2014 dans la matinée, l'huissier de justice, Abdoule Karim Sanou, muni d'un commandement d'expulsion se présente avec des policiers au domicile de Hamadou Manly au secteur n°20 de Bobo-Dioulasso (Lafiabougou). Il vide la maison suivant la lettre du commandement prise par un avocat, Me Moussa Sogodogo. Et dans la soirée, les habitants se mobilisent et marchent sur la mairie de l'arrondissement n°6 pour demander justice. Une délégation des marcheurs a été reçue par le maire Karim Barro. De cette rencontre, il est ressorti que c'est la mairie qui avait retiré la parcelle de feu Lassana Sogodogo, pour la réattribuer à Boureima Tinto. C'est avec ce dernier que Hamadou Manly dit avoir acheté la parcelle à plus de 2,5 millions de F CFA. Il y aurait investi plus de 35 millions de F en construction de maison d'habitation. Mais, pendant qu'il construisait, selon M. Manly, Me Sogodogo l'aurait appelé pour lui signifier que la parcelle lui appartenait. Permis urbain d'habiter (PUH) en main, M. Manly, tout confiant, a continué la construction. En ce moment, Me Sogodogo convoque la mairie en justice et le Conseil d'Etat, en 2005, annule la décision de retrait de la parcelle faite par la mairie. Mais l'avocat de Hamadou Manly, Me Issouf Sawadogo, pense que l'huissier ne pouvait pas expulser son client. Puisque, a-t-il expliqué, l'affaire serait toujours en justice et le jugement est prévu pour se tenir le 25 mars 2014. Somme toute, a-t-il renchéri, il n'est fait mention dans la décision judiciaire, d'expulsion de quiconque. Le maire Karim Barro a écouté les différentes parties et a tenté une conciliation en attendant le jugement du 25 mars prochain.

Rabalyan Paul OUEDRAOGO 

AIB