Ils sont 212 ex – travailleurs, dont certains ne sont plus de ce monde à réclamer leurs droits estimés à 90 millions de F CFA à l'entreprise Oumarou Kanazoé. Afin de prendre l'opinion publique à témoin sur cette situation qui perdure depuis 2000, ces derniers ont animé un point de presse le 23 novembre dernier à la Bourse du travail de Ouagadougou. Cette situation, selon Issa Kargougou, n'est pas sans conséquence sur les conditions de vie des ex-travailleurs. Selon lui, à force d'attendre des promesses non tenues de la part de l'entreprise OK, certains de leurs camarades sont décédés. La veuve d'un ex–travailleur, Odette Tondé, dans un cri de détresse, a lancé ceci : « Nos casseroles sont vides, nous n'avons plus à manger, nos enfants ne partent plus à l'école, nous n'avons plus accès aux centres sanitaires, faute d'argent, et le plus triste est que nos maris décèdent faute de moyens financiers et de désespoir ».
Selon les conférenciers, plusieurs démarches pour résoudre le différend ont été entreprises mais sans succès. Ils citent la correspondance adressée au président du Mouvement burkinabè des droits de l'Homme et des peuples (MBDHP) en 2000 pour que ce dernier joue le médiateur auprès de l'entreprise OK, et la saisie d'un avocat, de 2000 à 2002, en la personne de Me Bénéwendé Stanislas Sankara. Les conférenciers ont déploré le comportement de leurs leaders syndicaux (5 personnes dont 3 ne sont plus de ce monde) qui, pendant cette phase judiciaire, sont allés prendre 5 millions de F CFA en leur nom, « sachant que El Hadj Oumarou Kanazoé nous doit 90 millions pour les 212 travailleurs ». Toujours dans la recherche de solutions, les ex-travailleurs ont approché Mady Kanazoé, fils du défunt Oumarou Kanazoé, qui aurait refusé de les recevoir. Les conférenciers ont également annoncé que des correspondances ont été adressées au président du Faso, Blaise Compaoré, et à certains responsables musulmans. « Nous demandons une fois de plus au président du Faso et à Sa Majesté le Mogho Naaba d'écouter les cris des 212 familles de déflatés et laissés dans la nature », ont souligné les conférenciers.
Ambèternifa Crépin SOMDA
