Imprimer cette page

Etat de la corruption au Burkina Faso : Les députés et les maires dans le hit parade

| 13.06.2014
Réagir
Etat de la corruption au Burkina Faso : Les députés et les maires dans le hit parade
© DR / Autre Presse
Etat de la corruption au Burkina Faso : Les députés et les maires dans le hit parade
Le Réseau national de lutte anticorruption (Ren-Lac) a rendu public, hier jeudi 12 juin 2014 dans l'après-midi, son rapport sur l'état des lieux de la corruption au Burkina Faso pour l'année 2013. Les maires et les députés font leur entrée dans le hit parade des agents publics selon leur degré de corruption, en y occupant la première place.

« En matière de corruption, rarement le ciel burkinabè a été aussi nuageux ». Brandissant une plainte de la Commission électorale nationale indépendante contre une association du Ganzourgou qui a recruté des membres moyennant la somme de 2000 FCFA et le dépôt de la carte d'électeur au siège de ladite association contre un prêt et des privilèges, Claude Wetta, le secrétaire exécutif du Ren-Lac, est pessimiste. Depuis 2000, sa structure publie un rapport sur l'état de la corruption dans le pays. En 2013, la tradition a été respectée et le constat est amer : la corruption augmente au Burkina Faso. En effet, 96% des 2000 enquêtés indiquent que la pratique de la corruption est fréquente ou très fréquente, et près de la moitié d'entre eux notent un accroissement du niveau de la corruption. Les expériences vécues et relatées par des acteurs directs ou témoins d'acte de corruption montrent que 23 528 925 F CFA ont été injectés dans les transactions financières des pratiques corruptrices. La Douane, la Direction générale des transports terrestres et maritimes (DGTTM) et la Police municipale occupent respectivement les trois premiers rangs du classement des administrations selon leur degré de corruption. Les agents publics ont été classés en suivant la hiérarchie administrative. Et là, les élus (conseillers municipaux et députés) occupent le premier rang. Ils sont suivis des agents d'exécution et des cadres.

«C'est la facilité avec laquelle les expériences de corruption se renouvellent qui inquiète et qui nous révolte. Cette situation nous indique clairement que baisser la garde serait une erreur fatale », a souligné Claude Wetta. Les enquêtés lui indiquent d'ailleurs la voie, eux qui croient en la possibilité d'infléchir la courbe actuelle du fléau. Pour cela, il faut une « sanction exemplaire des auteurs de la corruption».

Moumouni Simporé

Publicité Publicité

Commentaires

Publicité Publicité