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Est-ce la fin du bal des mouvements ?

| 14.11.2014
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Est-ce la fin du bal des mouvements ?
© DR / Autre Presse
Est-ce la fin du bal des mouvements ?
Les Organisations de la société civile (OSC), notamment le mouvement Balai citoyen, le Collectif anti-référendum (CAR), et sans doute, bien d'autres mouvements comme «Ça suffit», «Brassard noir», ont «mouillé le maillot» pendant les évènements qui ont entraîné la chute du régime Compaoré. Ils ont été présents avant, pendant, et sans doute, après, l'insurrection populaire le 30 et le 31 octobre 2014. Ils ont, en effet, été assidus à travers différentes activités relatives à la prise de conscience de la jeunesse sur leur rôle combien important dans la société. Conférences, séances de sensibilisations, débats, marches-meeting (...) sont entre autres, les actions qu'ont posé ces mouvements dits tantôt politiques, tantôt de la société civile, tantôt de syndicats. Ils ont, à travers ces démarches, inscrit leur nom dans les «plus belles» pages de l'histoire du Burkina.


Hervé Kam, président du Collectif anti-référendum (CAR), n'a-t-il pas été le dernier citoyen lamda à voir l'ex-président du Faso, Blaise Compaoré avant sa fuite vers Yamoussokro en Côte d'Ivoire? Les membres du Balai citoyen n'ont-ils pas été les premiers à rencontrer l'armée qui devrait, à leur avis, prendre ses responsabilités en attendant que la situation sécuritaire soit stabilisée? En tout cas, ces mouvements sociaux et/ou politiques, se sont imposés pendant ces dernières heures de la révolution hâtive. Ils n'ont été que, malheureusement (c'est selon) que quelqu'un parmi la panoplie de mouvements de défense ou de soutien de telles ou telles tendances politiques. En effet, de Cocorico, au Mouvement anti-triptyque, en passant par le Patriote pacifique, le Mouvement des jeunes pour la paix.... aucun d'eux ne s'est fait sentir, ou fait voir pendant l'insurrection. Pas officiellement.

Si les uns se sont juste contentés d'une conférence de presse pour informer leur création pour défendre ou combattre tels ou tels idéaux politiques, les autres ont promis de mener des activités sensibilisatrices de la jeunesse qu'ils n'ont jamais tenues. La paix tant chantée par les créateurs de ces dits mouvements «fantômes» ou «fantoches» ne l'a été que par des mots. Jamais dans l'action. Les carottes étant déjà cuites avec l'annulation du projet de loi visant à modifier la Constitution que chacun, justement, défendait ou combattait, que pourrait devenir ces mouvements? Si bien que l'on se pose la question de savoir si ce n'est pas la fin du bal? Le bal de création à, tout vent, des mouvements sociaux à consonance politique.

Il ne suffisait d'en créer pour exprimer une quelconque position. Il fallait également réagir, poser des actes concrets à même de renforcer leur crédibilité. En tous les cas, la jeunesse burkinabè aura vu nombre de mouvements, mais qui n'ont véritablement rien apporté à la révolution. Pas comme l'a si bien fait le Balai citoyen et le CAR, aujourd'hui connus au-delà de nos frontières et même du continent africain. N'apporte-t-il (le Balai citoyen) pas déjà son expertise au Togo où le peuple entend, lui-aussi, se lever contre les successions de père en fils du régime Faure. Aussi, si le Balai citoyen semble ne pas être animé d'ambitions, il en est pour certains mouvements qui étaient purement et simplement orchestrés par des politiciens pour des fins politiques. Cette jeunesse s'est malheureusement (c'est selon) laissée manipuler. Et voilà, le résultat! Les jours à venir pourraient être difficiles en termes de crédibilité aux yeux de l'opinion.

Bassératou KINDO

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