C'est une délégation avec à sa tête le chef du gouvernement burkinabè accompagné par son ministre des mines et de l'énergie Salif Lamoussa Kaboré qui est allé constater de visu les installations de la centrale thermique de Komsilga. Bâti sur une superficie d'environ 7 ha, la centrale électrique diesel de Komsilga a été initiée pour pallier le déficit de puissance du réseau national interconnecté afin de répondre à la demande énergétique sans cesse croissante des Burkinabè. Avant la visite proprement du site, le premier Luc Adolph Tiao a d'abord visionné une projection présentant la maquette de la centrale. Puis à pas pressé, toutes les installations ont été visitées par la délégation.
La construction de la centrale de Komsilga a été planifiée en trois tranches de 2008 à 2014. A ce jour, les deux premières tranches sont mises en service et la dernière tranche est en phase d'achèvement. « En mai, nous ferons la réception provisoire et à partir de ce moment, la centrale de Komsilga comprendra 90 MW correspondant trois fois la puissance des centrales hydroélectriques de Bagré et de Kompienga réunies » a rassuré le Directeur Générale de la Société Nationale Burkinabè d'Electricité (SONABEL) Apollinaire Siengui Ki. A l'issue de la visite, le chef du gouvernement tout comblé s'est dit réconforté quant au choix d'investir dans l'infrastructure énergétique. « Je suis impressionné par la complexité et la qualité des équipements de la centrale, (...) l'une des plus performantes de la sous-région. Cette centrale avec ses trois tranches lorsqu'elle sera terminée va coûter au bas mot à la SONABEL près de 90 milliards de FCFA et va répondre à 40% de la demande énergétique de Ouagadougou » a dit Luc Adolph Tiao. Cependant, face à l'augmentation croissante de la demande, « le gouvernement doit continuer d'investir davantage dans l'infrastructure énergétique », foi de du premier ministre qui ne lésinera pas sur les moyens. « Il est très coûteux, mais nous n'avons autre choix que de continuer à investir pour répondre au besoin énergétique des Burkinabè repartis sur l'ensemble du territoire » a –t-il poursuivi.
« Il faut que des gens comprennent comment gérer leur facture énergétique »
En termes de perspectives, le premier ministre, bien que convaincu qu'il faut continuer à investir dans le thermique, est conscient que pour répondre sensiblement à la demande énergétique, il faut investir aussi dans l'énergie solaire. Pour satisfaire la demande énergétique de la population, Luc Adolph Tiao a insisté sur un changement de comportement des citoyens qui doivent apprendre à économiser l'énergie. « Les Burkinabè ont de plus en plus des moyens pour s'acheter des réfrigérateurs et la demande énergétique augmente. Mais il faut que des gens comprennent comment gérer leur facture énergétique » a –t-il dit avant de déplorer les actes de vandalismes perpétrés par les délinquants sur les câbles électriques provoquant des coupures de courant.
« Dans notre domaine, notre phobie ce sont les pannes »
Pour le directeur général de la SONABEL, la centrale thermique de Komsilga viendra, certes, augmenter l'offre, mais les coupures qui seront occasionnées par les pannes pourront toujours exister. « Dire que la centrale viendra arrêter les coupures, ce n'est pas possible parce que les coupures sont aussi dues à des pannes et ce n'est pas Komsilga qui va venir arrêter les pannes. Dans notre domaine, notre phobie ce sont les pannes » a avoué Siengui Apollinaire KI. Justement, le directeur général de la SONABEL justifie les délestages constatés au mois de mars à Ouagadougou par des pannes des machines. « Les deux semaines passées ont été très difficiles parce que la plus grosse machine de notre système de production est tombée en panne et le dépannage à pris une semaine et juste après le groupe n°1 est tombé en panne durant deux jours ». Au jour d'aujourd'hui, tout est rentré dans l'ordre et avec l'arrivée des machines de Komsilga, l'ampleur des délestages seront moindres à en croire monsieur KI.
Max Junior
ZoodoMail