Zone industrielle de Kossodo : des jeunes dressent des barricades et exigent 50% des emplois

| 22.03.2016
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Robert Tapsoba - Secrétaire général de l’Association pour la lutte contre le chômage des riverains de la Zone industrielle de Kossodo
© DR / Autre Presse
Robert Tapsoba - Secrétaire général de l’Association pour la lutte contre le chômage des riverains de la Zone industrielle de Kossodo
La Zone industrielle de Kossodo, habituée aux vrombissements et aux va-et-vient des gros camions, a connu une ambiance particulière en cette matinée du lundi 21 mars 2016. Plusieurs centaines de jeunes riverains du quartier Kossodo ont, en effet, dressé des barricades sur l’axe menant aux différentes usines. La raison de ce mouvement d’humeur, «exiger de la part des industriels, des emplois pour les jeunes de cette partie de la capitale». Cette action, ils la justifient par les souffrances endurées du fait de l’activité qui y est menée depuis des décennies.

 

Ils étaient là, jeunes, femmes et vieux au milieu de la route nationale N°3. A l’aide des moyens de bord (pneus usagés, troncs d’arbres, barriques...), ils ont barré la route, entraînant ainsi un goulot d’étranglement sur le trafic menant aux usines de la Zone industrielle de Kossodo. «Nous sommes venus ce matin exprimer notre ras-le-bol face à l’attitude méprisante des responsables des différentes usines installées ici à Kossodo. D’abord, nous vivons mal la pollution que causent leurs activités et la poussière sont le quotidien de toutes les familles. En plus, nous sommes délaissés. Rares sont les jeunes de ce secteur qui y sont employés». C’est en substance l’explication qu’a donnée un manifestant que nous avons rencontré. Pendant ce temps, plusieurs camions sont contraints de stationner, et d’attendre que la tension baisse.

Tapsoba Robert, secrétaire général de l’Association pour la lutte contre le chômage des riverains de la Zone industrielle de Kossodo, après quelques moments d’hésitations, se décide à parler. «Nous avons pris l’initiative de manifester en barricadant les voies menant à la Zone industrielle, parce qu’aucune des entreprises ne respecte les normes environnementales. Nous sommes les premières victimes de cette pollution. En contrepartie de cette pollution que nous subissons depuis des lustres, nous avons demandé à être employé. Avant le mouvement de ce matin, nous avons tenté d’entrer en contact avec les différentes directions des usines basées ici. Mais, aucune d’elle n’a eu une oreille attentive à notre requête», a-t-il regretté.

Pour sa part, le Manégr-Naaba, un des meneurs de ce mouvement, souligne que la principale revendication est d’octroyer 50% des emplois aux ressortissants du quartier Kossodo. «Nous avons marre d’être les parents pauvres de toute l’activité industrielle qui a lieu dans nos murs» a –t-il lâché d’un ton menaçant.

Levée du blocus

Après plus de deux heures de blocus et grâce à la médiation entreprise par le Président de la délégation spéciale sous la houlette du chef de Kossodo, les barricades ont été enlevées et le trafic a repris son cours normal au grand bonheur des usagers et des transporteurs de l’usine.

Notons qu’une escouade de la Compagnie républicaine de sécurité a été détachée sur les lieux. Mais grâce à la compréhension des uns et des autres, aucune violence n’a été enregistrée. Mais les manifestants n’entendent pas en rester là. Ils restent déterminés à manifester encore au cours de la semaine.

W. DAVY

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