Le litige qui existe entre les employés de la Société minière de Bélahourou et la direction générale n'est pas prêt de voir le bout du tunnel. Ce mardi 30 décembre, les employés ont, au cours d'une conférence de presse, révélé que près de 300 employés sur 728 ont été licenciés. «En ces périodes de fêtes, nous avons nos comptes bloqués. Nous ne savons pas de qui, entre les banques et établissements financiers, a bloqué les comptes», a déploré Saidou Hamado Ouédraogo, délégué du personnel de la SMB.
Pour lui, il y a eu un PV qui a été signé pour suspendre les activités à la SMB pour deux semaines, où il est dit clairement que pendant les deux semaines minimum de suspension, ils vont envoyer deux correspondances. L'une au ministère de l'Energie et des Mines l'informant de la suspension et des motifs et l'autre, au ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale pour se prononcer sur les contrats des travailleurs au cours de la suspension.
A en croire M. Ouédraogo, ils étaient dans l'attente de ces correspondances quand ils ont appris que les activités ont repris sur la mine avec quelques employés nationaux qui étaient restés pour assurer le service minimum, plus les expatriés. Et d'ajouter: «Nous étions toujours dans l'attente quand certaines banques ont appelé au téléphone les employés pour les informer qu'ils détiennent des listes à leur niveau envoyées par leur employeur et qu'ils sont licenciés».
Pour l'autre composante, poursuit-il, d'autres ont vu leurs comptes bloqués, et ils leur ont dit de venir prendre leur lettre de licenciement avant de pouvoir accéder à leur comptes parce qu'ils sont licenciés. Cela est déplorable, selon les conférenciers, d'où la tenue de cette conférence de presse pour dénoncer de bon ton cette situation. Pour les travailleurs licenciés, le procès-verbal suspendant les activités était pour deux semaines minimum et la reprise devait être officielle. «Nous ne sommes pas au courant d'une quelconque reprise des activités».
Aussi, parlant de grève illégale qui a été la source de leur licenciement, les employés de la SMB se sont défendus. «Il n'est écrit nulle part d'une quelconque grève illégale. Ils suspendent leurs activités pour des motifs économiques. Si licenciement il y a, ça doit être pour des motifs économiques et nous voulons que le PV soit respecté dans sa lettre et dans son esprit».
Pour l'heure, les employés attendent toujours d'être reçus par le ministère des Mines et celui de la Fonction publique. «Nous avons déposé des demandes d'audience et nous sommes dans l'attente d'être reçus pour que nous puissions savoir ce que la SMB a prévu et à quand la reprise des travaux et ce qui est dit par rapport au contrat des travailleurs», ont-ils dit.
Madina Belemviré