A notre arrivée, il n'y avait que du monde, noir. Les rangs allaient dans tous les sens, personnes ne savait rien et ne maitrisait la situation. Dans l'enceinte du stade comme à l'extérieur, on se bouscule, on resserre les rangs pour éviter les ''intégrations'' et les bisbilles ne manquaient pas. Par là des nattes, des pagnes, des fourneaux et des restes de nourriture, signe que beaucoup ont dormi sur place malgré la pluie de cette nuit.
Vers 6h 30, un gros mouvement. Ceux qui s'étaient alignés à l'intérieur ont été informés que seuls les guichets de l'extérieur seront ouverts. C'est la débandade pour se trouver une bonne place. Sandales, sacs, cahiers et pagnes sont abandonnés.

Après le gaz lacrymogène, chacun veut retrouver sa place
Le gros mouvement atteint les rangs de dehors obligeant les forces de l'ordre à faire usage de gaz lacrymogène. On tousse, on larmoie mais les plus téméraires ne bougent pas. Le désordre est à son comble.
Ibrahim Diallo, étudiant et postulant s'exprime : « Je suis là dans le cadre de l'inscription pour les opérateurs de kits. C'est ce qui se passe. Vous-même vous le constatez. Tout de suite, les policiers viennent de faire usage de gaz lacrymogène et de leurs matraques en plus. Je ne pense pas que ça devait arriver à ce niveau. Je suis là depuis hier midi (mercredi midi, ndlr), on a passé toute la nuit ici jusqu'au petit matin et voilà ce qui se passe. Il n'y a pas d'organisation, C'est décevant».

Les forces de l'ordre veillent au respect des rangs
C'est à 8 heures que les guichets étaient censés s'ouvrir, mais dès 7 heures, les réceptionnistes étaient déjà en poste. Les premiers candidats à avoir déposé leur dossier ne se gênent pas pour laisser voir un rictus de soulagement. C'est à Nestor Ramdé que nous avons tendu notre micro : « J'ai pu déposer et on espère que ça va marcher. Je suis là depuis hier 7 heures (mercredi, ndlr) et j'espère de tout cœur faire partie de ceux qui seront choisis pour servir le Burkina. J'ai mon récépissé, le N° 004010. J'aimerais vraiment que la CENI s'appuie sur les dossiers pour pouvoir prendre ceux qui sont aptes afin que l'élection se passe très bien ».
Le Directeur de l'informatique et du fichier électoral de la CENI, Nouroudine Tall est confiant et pense qu'en 2 jours, ils pourront récupérer les dossiers de tous les postulants. « Comme vous l'avez constatez, l'organisation est faite de telle sorte que personne ne peut faire plus d'une minute au niveau des guichets. Comme les postulants sont déjà dans les rangs, on pourra faire le maximum. Pour éviter que les gens attendent longtemps, nous avons préféré débuter tôt. Nous sommes prêts et ceux qui viennent déposer les dossiers sont aussi prêts, donc il n'y a pas d'obstacles à ce qu'on commence une heure avant », ajoute le directeur.
Les forces de l'ordre, même si les méthodes ne sont pas commodes, sont arrivées à contenir la foule et la discipline pourra certainement conduire à la fluidité des dépôts.
Par Ismaël NABOLE
(Avec 226infos)Â