Un million trois cent cinquante trois mille cent quarante-deux (1 353 142) F CFA, c'est la somme que Bakary Koné réclame à son ex- employeur, la société minière Géo-conseil, après son licenciement le 4 juillet 1998. Les faits remontent à 2001 où monsieur Koné, engagé par Géo-conseil le 28 février 1997 sous un contrat à durée indéterminée, s'est vu licencié suite au refus d'un service que son supérieur hiérarchique direct lui aurait demandé, a-t-il précisé. Un jugement rendu le 27 mars 2001, donnait raison à M. Koné. Et la somme citée plus haut devait lui être versée pour la réparation objective du préjudice subi. Depuis cette date, il dit avoir fait le tour de toutes les institutions du pays pour rentrer en possession de la somme. Mais hélas ! Du bâtonnier au ministère des Droits humains et de la promotion civique, en passant par le Médiateur du Faso, tous se disent impuissants face à ce problème qui, pourtant, semble facile à résoudre selon Bakary Koné. Même les avocats et les huissiers de Justice sont restés impuissants devant cette affaire. Revenant au différend qui l'opposait à son ex-supérieur hiérarchique, c'est un problème d'argent. En effet, selon les déclarations de Bakary Koné, le supérieur lui avait demandé de décaisser une forte somme d'argent pour qu'il effectue des travaux dans sa maison. Toute chose qu'il a refusée dans un premier temps. Le sieur en question a, par la suite, changé de stratégie en impliquant cette fois le président du Conseil d'administration. C'est alors que Bakary Koné, en sa qualité de directeur administratif, décida de lui remettre la somme demandée, tout en exigeant une décharge et la garde de certains documents lui appartenant. Trois mois après, le supérieur hiérarchique a, de façon frauduleuse selon ses termes, dupliqué les clés du bureau où se trouvaient les documents pour s'emparer par la suite de ces pièces. Et c'est quelque temps après qu'un audit a eu lieu. C'est à ce moment qu'il a compris qu'il était face à un complot. Les huissiers, quand ils vont voir l'employeur, sont menacés et ils repartent la queue entre les pattes, a laissé entendre Bakary Koné. La société a été liquidée et les autres travailleurs ont reçu leurs droits, a confié M. Koné. « Mais moi, je n'ai rien reçu jusqu'à présent alors que j'ai été le premier. Les responsables de l'entreprise sont des barrons du pays et ils m'ont même dit que je n'aurai rien. Cette société était constituée par des ex-ministres, des responsables de groupement minier. Un petit individu comme moi peut faire quoi en face de ces grosses cylindrés ? » S'est indigné Bakary Koné.
Issa SIGUIRE (Stagiaire)