Rendre compte aux citoyens de l’organisation à mi-parcours de la session 2015 des concours directs était l’objectif de la conférence de presse. En effet, le MFPTSS entend donner la même chance de réussite à tous les burkinabé aux concours directs. C’est dans ce cadre que des améliorations ont été apportées à savoir la mise en place d’un dispositif de veille anti-corruption qui a pour rôle essentiel de détecter les cas de fraudes. Pour le ministre Augustin Loada, le comité a fait ses preuves, les premiers résultats sont tombés à l’issue d’une traque menée par les forces de sécurité. Avant de donner la parole au procureur du Faso, Désiré Sawadogo pour relater les faits, le ministre a tenu à préciser que les acteurs de ces actes ne sont pas des inconnus, les deux cerveaux, a-t-il dit, sont des responsables du cabinet chargé de la conception des sujets et l’autre un responsable d’une structure de préparation et de formation pour les questionnaire à choix multiple (QCM). Selon le ministre, il est inconcevable de trahir une franche collaboration qui a perduré 4 ans. Malgré les mises en garde contre les tentatives de fraude, ces derniers n’ont pas voulu abandonner leur vielle nature.
« Le montant des transactions varie entre 500.000 f à 3500.000 FCFA »
Le procureur du Faso, Désiré Sawadogo, en collaboration avec Jean Alexandre Darga, membre du comité de pilotage, ainsi que la brigade de recherche du commissariat central de la ville de Ouagadougou, ont ouvert une enquête. L’investigation a permis d’interpeller depuis le 04 août 2015, un présumé acteur principal, 04 présumés co-auteurs et 07 présumés complices. L’acteur principal se charge de donner la version corrigée des épreuves à ses collaborateurs qui sont des formateurs aux concours directes de la fonction publique dans différents centres. La remise des corrigés se faisait par téléphones ou par contact physique avec des candidats au petit matin avant les épreuves. Le montant de la transaction varie entre 500.000f à 3500.000f selon le type de concours. Les concours concernés sont principalement : ENAREF, la Douane, la Santé et le concours des conseillers des affaires économiques. Les fraudeurs répondront de leurs actes à ajouter le procureur du Faso. Selon le code pénal en son article 308, ils risquent un emprisonnement de 06 mois à un an et une amende allant de 500.000f à 1000.000f.
« Une enquête de moralité est insuffisante pour savoir qu’une personne peut résister devant la tentation de l’argent »
Le ministre rassure les candidats quant à la proclamation des résultats prévue pour fin septembre 2015. Pour lui, cette irrégularité ne peut conduire à l’annulation des concours. Le cabinet concerné avait été recruté suite à un appel d’offre lancé par le ministère. Pour plus de transparence, ils ont jugé bon d’ajouter à la confiance le contrôle. Et pour Augustin Loada, une enquête de moralité est insuffisante pour savoir qu’une personne peut résister devant la tentation de l’argent. Avant de clore son propos, il a remercié les services de sécurité qui se battent ardemment pour l’atteinte des objectifs assignés. L’enquête suit son cours et les acteurs sont actuellement au commissariat central. Il a rappelé, pour terminer, le slogan de l’ouverture de la session : « Le gouvernement ne protègera personne, aucun disfonctionnement, aucune fraude ».
Marthe TAOKO