Journée continue de travail : il y a du pilotage à vue en l’air

| 13.09.2015
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Journée continue de travail : il y a du pilotage à vue en l’air
© DR / Autre Presse
Journée continue de travail : il y a du pilotage à vue en l’air
A partir du 15 septembre prochain, la fonction publique entre dans l’air de la journée continu de travail. Désormais les fonctionnaires burkinabè travaillent de 07h à 15h30 avec 30mn de pause. La décision a été prise en conseil des ministres le 02 septembre dernier à Fada. Une décision qui semble avoir pris de court de nombreux acteurs qui ont été consultés.


Les syndicats qui ont été informé au cours d’une rencontre en fin aout et qui avaient sollicité du temps pour solliciter un temps d’examen de cette proposition ont appris la décision prise. Dans un communiqué le 09 septembre dernier, le Cercle d’études de formation et de recherche islamique (Cerfi) a indiqué que dans le cadre des consultations préalables à l’instauration du régime de la journée de travail continu dans la Fonction Publique burkinabè, son courrier daté de mai 2015 sur ses propositions n’a pas eu de réponse à ce jour. Le Cerfi du coup qui marque son amertume que le gouvernement n’ait pas pris en compte ses préoccupations. Avec ces deux positions, il est regrettable que le ministère de la fonction publique du travail et de la sécurité sociale pour une réforme de ce genre n’ait pas pris le temps nécessaire pour mener des concertations assez large en vu d’une application d’une journée de travail continu au Burkina. Au delà de ces deux positions, il ya des interrogations sur l’organisation de la journée continue de travail au Burkina. En plus ne réserver que 30 minutes pour la pause est raisonnablement impossible pour se restaurer et aller chercher les enfants à l’école. Dans les pays où existe la journée continue la pause est d’une durée d’une heure. Les arguments évoqués, économique c’est-à-dire réduire les dépenses publiques de consommation électrique, rendre l’administration efficace ne semblent pas avoir fait l’objet d’étude conséquente pour démontrer aux yeux des Burkinabè de la pertinence et de l’opportunité de la journée continue de travail. L’argumentaire brandi de ce que la journée continue de travail est une réalité dans les pays voisins du Burkina ce qui est à vérifier ne saurait être des éléments sérieux pour faire basculer le Burkina dans la journée continue de travail. Ce n’est pas parce que dans les autres pays, il existe la journée continue de travail qu’il faut singer à la limite sans une étude sérieuse. Les distances parcourues par les fonctionnaires pour rallier leur domicile et leurs lieux de travail ne vaut que pour les grandes villes essentiellement Ouagadougou et Bobo Dioulasso. Or, quand bien même ce sont les deux grandes villes du pays, elles ne sont pas le Burkina. Une journée continue de travail qui semble être décrété dans la précipitation et l’impréparation et sans concertation.

Henry BOLI

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