Le commentaire qu'on entend souvent de la plupart des candidats rencontrés aux commissariats de police de Konsa, mais aussi sur les lieux de dépôts dans la ville de Bobo-Dioulasso, est celui de la lenteur dans la légalisation des documents administratifs. «Je suis ici depuis 6 heures du matin. Ils ont commencé l'enregistrement des dossiers aux environs de 7h30. Il est presque 10 heures et je ne suis pas encore entrée en possession de mes documents», indique Sétou Soulama, étudiante en première année Sociologie qui postule pour la deuxième fois aux concours directs de la Fonction publique. Comme elle, Ibrahim Ouattara, enseignant du primaire, pointe du doigt certains agissements relatifs aux affinités qu'il constate depuis le début du dépôt. Ce qui, à son avis, entraîne de longues périodes d'attente.
En effet, à les entendre, des candidats sont rapidement satisfaits sans qu'ils ne fassent le rang. Pour Ibrahim To, étudiant en 4ème année en sciences économiques, il n'a y aucune amélioration quant à l'organisation de ces concours. Lui qui tente sa chance depuis 2003, soit 11 ans, a tout de même apprécié l'organisation des deux dernières années. Assis sur les piliers d'un pont ou à même le sol, les nouveaux et anciens candidats remplissent avec soins les documents. Il ne doit y avoir aucune erreur afin d'éviter de nouveaux achats de feuilles, surtout que les moyens financiers font défaut. Moussa Coulibaly a eu son brevet l'année passée. C'est la première fois qu'il frappe à la porte de la Fonction publique. Visiblement stressé, il n'a pas pu remplir son engagement. «Il y a une semaine, l'affluence n'était pas aussi grande. Depuis le début du dépôt, il faut se lever très tôt pour espérer légaliser des documents», soutient Djata Barro, étudiante en 2ème année de sociologie.
Il était 11 heures lorsque nous sommes arrivés à l'hôtel administratif où a lieu les dépôts. Les candidats sont en rang, sous un soleil ardent, chacun attend son tour pour déposer ses dossiers. Sita Tamboura, président du jury 5 (il y en a au total 9 à Bobo-Dioulasso) rassure. «Depuis le lundi 19, tout se passe bien. Nous n'avons pas encore rencontré de problèmes particuliers et les candidats sont bien disciplinés», confie-t-il.
Bassératou KINDO