"Les destructions subies par un certain nombre de sociétés ont jeté à la rue près de 5.000 travailleurs pour lesquels il est urgent que soient prises des mesures", ont affirmé les sept centrales syndicales burkinabè et une vingtaine de syndicats autonomes dans un communiqué commun.
"Nous attendons des autorités qu'elles prennent des mesures afin que lesdites sociétés puissent reprendre, au besoin en nationalisant certaines d'entre elles", ont poursuivi les syndicats.
Des centaines de milliers de Burkinabè ont marché les 30 et 31 octobre à Ouagadougou et dans les principales villes du pays pour exiger le départ de Blaise Compaoré, qui voulait réviser la Constitution afin de se maintenir au pouvoir après 27 années de règne.
L'insurrection populaire, qui a fait 24 morts et 625 blessés, a engendré la destruction de biens publics - le Parlement et des mairies incendiées - et privés. Plusieurs sociétés supposées appartenir à des membres du clan Compaoré ont été saccagées, pillées ou incendiées.
Un hôtel luxueux voisin de l'Assemblée nationale a ainsi été méthodiquement dévasté, causant le licenciement de ses 200 salariés.
Les responsables de cet établissement étaient accusés d'avoir hébergé des députés de l'ancienne majorité la veille du vote du projet de loi sur la révision de la Constitution, vote qui ne s'est finalement jamais tenu.
Blaise Compaoré a été chassé du pouvoir par la rue, qui critiquait vivement l'accaparement des richesses nationales par son clan. Les autorités de transition qui lui ont succédé ont promis des sanctions contre l'ancienne élite.
Le Premier ministre, le lieutenant-colonel Isaac Zida, a annoncé samedi la nationalisation d'une importante société immobilière appartenant à une proche de l'ex-président Compaoré. Il avait limogé en novembre deux directeurs d'entreprises publiques nommés par l'ancien régime.