L’objectif général de cette rencontre, selon le secrétaire général du SYNATEB, Jean François de Salle Yaméogo, est d’élever le niveau de conscience politique et syndicale des délégués, afin que le syndicat mène des luttes bien organisées pour l’aboutissement d’un système éducatif au service du progrès social et de la libération nationale.
Le secrétaire général du SYNATEB explique qu’il s’est agi, au cours de ce Conseil syndical, d’identifier les forces et faiblesses du SYNATEB, de définir des stratégies de mobilisation verticale et horizontale et de réactualiser la plate-forme revendicative. Le Conseil interpelle ainsi le ministère en charge du système éducatif à réorienter ses positions vis-à-vis d’un certain nombre de questions et condamne des prises de position du gouvernement qui ne permettront pas de promouvoir un système éducatif au profit de la société.
Il s’agit, entre autres, de la question du recrutement d’enseignants pour le post primaire. Le Conseil syndical estime pour ce cas-ci qu’il est bon d’avoir des enseignants, suffisamment de classes, mais, il est aussi important que les enseignants soient recrutés avec un niveau acceptable et formés constamment, afin qu’ils aient l’ensemble des moyens pédagogiques nécessaires pour assurer des enseignements de qualité aux élèves.
Le Conseil évoque en outre une grande préoccupation du monde des enseignants, notamment les engagements pris par le gouvernement concernant la loi 013. A ce sujet, Jean François de Salle Yaméogo explique que « le SYNATEB, à travers les enseignants, a toujours été sur la route du combat pour l’approbation de la loi 013. En septembre 2015, le gouvernement de la transition a pris un engagement qui abroge cette loi et qui pris une autre loi qui revient à un statut général de la fonction publique d’Etat. Il est important que les nouvelles autorités puissent mettre en œuvre cette loi au profit de l’ensemble des travailleurs de la fonction publique. Nous avons été suffisamment formels lors de cette instance, il n’y a pas de temps à donner à une autorité quelconque, car nous avons tenu informées les autorités actuelles avant qu’elles n’arrivent au pouvoir. »
« Les kogl-weogo sont nées d’une part de l’incapacité de l’Etat »...
La question du terrorisme a également été évoquée lors de cette rencontre et selon le SYNATEB, il faut approfondir la réflexion de cette question. « Ce n’est pas une question que l’on peut régler à bout de baguette magique. Il faut que notre Etat soit un Etat souverain, c’est pourquoi nous avons demandé qu’on fasse quitter les bases militaires étrangères de notre pays et qu’on prenne l’option de former correctement nos hommes et femmes de tenue. Notre peuple doit également s’organiser pour faire face aux problèmes de sécurité. C’est du reste ce que les populations des zones rurales ont compris en mettant en place des structures d’autodéfense appelées kogl-weogo », estime le Conseil syndical. Pour le SYNATEB, les kogl-weogo sont nées, d’une part, de l’incapacité de l’Etat à assurer la sécurité des populations et de leurs biens, et d’autre part, du constat que les bandits et les criminels jouissent d’une impunité à travers une justice aux ordres, avec des « juges acquis ». Le SYNATEB déclare aussi soutenir fermement les revendications des magistrats pour une véritable indépendance de la justice à travers leur mouvement d’humeur. Le syndicat compte en outre transmettre ses différentes préoccupations au ministère de tutelle et, en fonction de la réactivité de celui-ci face à ses problèmes, il saura prendre les actions qu’il faut sur le terrain pour contraindre le gouvernement à aller dans le sens de construire un système éducatif au profit de la nation burkinabè.
Emilienne Kaboré