Expulsés de leur école: les étudiants tchadiens de 2iE squattent leur ambassade

| 17.03.2016
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Expulsés de leur école: les étudiants tchadiens de 2iE squattent leur ambassade
© Les Echos Du Faso
Expulsés de leur école: les étudiants tchadiens de 2iE squattent leur ambassade
Les étudiants tchadiens de l’Institut d’ingénierie, de l’eau et de l’environnement (2iE) semblent plus que jamais décidés à réclamer leurs droits à l’Etat tchadien toujours plongé dans le mutisme. Expulsés des cours et des chambres de campus, ces 315 étudiants tchadiens se sont réfugiés à l’ambassade du Tchad au Burkina Faso sis à Ouaga 2000 depuis le lundi 14 mars 2016.


Assis sur les tapis qui leur ont servi de couchettes la nuit, des étudiants jouaient au scrabble ou aux cartes ce mercredi matin, tandis que d’autres s’occupaient de préparer le repas du jour. Juste devant l’entrée principale de l’ambassade, on pouvait apercevoir six plateaux contenant du riz gras en partie séché par le soleil. « Cette nourriture préparée la veille était destinée aux étudiants postés à l’intérieur de l’ambassade. Mais elle n’a pas franchi le portail parce que les forces de l’ordre s’y sont opposé car elles auraient reçu des ordres », explique Charles Dagou, responsables de l’association des étudiants tchadiens de 2iE.

Près de deux milliards de FCFA à payer

Les raisons de cette situation: «nous sommes boursiers de l’Etat tchadien. Cependant, les frais de scolarité et les bourses de subsistance ne sont pas payés jusqu’à ce jour. Ce qui a amené les responsables de 2iE à suspendre les étudiants tchadiens des cours depuis sept mois», fait remarquer M. Dagou.

L’étudiant explique que l’Etat tchadien doit près de deux milliards de FCFA représentant les frais de scolarité et d’autres frais de 315 étudiants du Tchad à 2iE. Conséquence, l’école a suspendu ces étudiants depuis sept mois. Et le 7 mars dernier, elle a sorti une note d’expulsion des étudiants des chambres de campus. «Comme nous sommes devenus des sans-abri et que nous sommes obligés de nous endetter auprès de nos amis Burkinabè, nous avons estimé que l’Etat tchadien doit honorer ses engagements et que nous ne saurions être une charge de trop pour des personnes qui ont bien voulu nous aider », argumente Charles Dagou.

Les autorités tchadiennes informées

Charles Dagou et ses amis disent ne plus vouloir négocier avec leur ambassadeur qui, selon eux, «joue à un jeu flou». « Malgré nos nombreuses démarches, notre conférence de presse en date du 11 mars 2016 et les nombreux courriers d’avertissement, notre ambassadeur est resté insensible », s’offusque M. Dagou.

Pourtant, assure-t-il, promesse leur avait été fait lors du passage du président Idriss Déby à l’occasion des attentats de Ouagadougou de trouver une solution au problème. Depuis lors, plus rien. «A ce jour, l’ambassadeur n’a eu aucun contact avec nous. Il s’est juste contenté d’un coup de fil pour nous dire qu’il a informé les autorités au pays », ajoute l’étudiant.

Joint au téléphone par Fasozine, l’ambassadeur du Tchad au Burkina a répondu qu’il n’a pas de solution au problème. « J’ai informé les autorités au pays. J’attends donc que les étudiants libèrent les locaux de l’ambassade », ajoute le diplomate. En attendant, le premier conseiller à l’ambassade a échangé avec le bureau national des étudiants tchadiens du Burkina Faso. La rencontre, selon Charles Dagou, a accouché d’une souris.

Pour l’instant, ces étudiants n’entendent pas quitter les lieux tant que leur problème n’est pas résolu. Pour survivre, les étudiants cotisent entre eux avec le soutien de certaines bonnes volontés pour se restaurer.

Abel Azonhandé

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