MENA: de nouveaux enseignants exigent leur mandatement

| 30.12.2015
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Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
© DR / Autre Presse
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Recrutés sur mesures nouvelles en avril 2015, pour certains et d’autres, issus de l’Ecole normale supérieure de Koudougou (ENSK), les enseignants des lycées et collèges exigent leur mandatement. Ils l’ont faire savoir, le 28 décembre 2015 au cours d’un sit-in devant leur ministère de tutelle.


Au Ministère des Enseignements secondaire et supérieur (MESS), le torchon brûle entre les premiers responsables du département et les enseignants des lycées et collèges. Ces derniers, sont ceux recrutés sur mesures nouvelles en avril 2015 et ceux, issus de l’Ecole normale supérieure de Koudougou (ENSK). Lors d’un sit-in, le 28 décembre 2015 en face dudit ministère à Ouagadougou, ils ont exigé leur mandatement. Selon Emmanuel Sawadogo, enseignant de philosophie dans la région du Sahel, certains d’entre eux sont sur le terrain depuis 14 mois, d’autres entre 6 et 10 mois, sans le moindre sous par mois. « Nous sommes alors venus faire comprendre à notre ministère de tutelle que nous avons faim. Nous ne sommes plus à mesure d’enseigner les élèves dans ces conditions, vu que nous n’avons même plus de transport pour rejoindre nos postes », a affirmé M. Sawadogo. Il a tenu a précisé qu’il ne s’agit pas d’une grève ou d’un refus de travail, mais d’un cri du cœur. De son avis, les raisons de ce retard seraient liées à leur effectif et à un problème de réseau. « Les enseignants des lycées et collèges sont au nombre de 620, ceux qui sont sortis de l’ENSK compris. Mais, nous déplorons plutôt une lenteur administrative », a déclaré l’enseignant. Ce mouvement spontané ayant attiré l’attention des autorités du MESS, une réunion express a vite été convoquée avec les manifestants. Ce tête-à-tête avec le secrétaire général, Bila Dipama, a permis aux deux camps de s’expliquer. « Les dossiers sont envoyés à la Fonction publique, mais si les engagements ne sont pas signés, les mandatements ne peuvent pas être faits pour le moment », a dit M. Bila. Et l’intérimaire du directeur des ressources humaines, Adama Traoré de préciser que le problème est qu’il y a plusieurs chaînes dans le traitement des dossiers.

Le ministère de la Fonction publique interpellé

Ces chaînes sont le MESS, le ministère en charge de la fonction publique et celui de l’économie et des finances. Cependant, M. Traoré a fait comprendre que la balle est dans le camp de la Fonction publique. « Actuellement, certaines décisions d’engagement ont été signées et d’autres non », a-t-il regretté. Pourquoi cette situation ? Adama Traoré a soutenu que la Fonction publique a des soucis de réseau depuis un certain moment. En plus de ces ennuis, les troubles que le pays a connus courant septembre 2015, sont aussi indexés. « Nous leur avons expliqué le problème parce qu’une fois que les décisions ne sont pas signées, le ministère ne peut pas les mandater. Nous avons donc proposé de suivre la signature des actes d’engagement à la Fonction publique », a ajouté l’intérimaire du DRH. Mais, décidé à obtenir gain de cause, la délégation des manifestants a, aux dires de Adama Traoré, fait une proposition palliative. Il s’agit de créer un fonds spécial au niveau du ministère pour permettre à ces enseignants de rejoindre leurs postes en attendant le mandatement. « Cette situation s’était d’ailleurs présentée une fois l’année surpassée. Nous avions, à l’époque, débloqué une somme et lors du mandatement, ils ont remboursé », a-t-il reconnu. Toutefois, il a dit craindre parce que le remboursement ne s’était pas fait facilement avec la promotion précédente. Qu’à cela ne tienne, les autorités du MESS ont donné rendez-vous aux manifestants, le 8 janvier 2016 pour répondre à leur proposition. Ce rendez-vous n’a pas reçu l’assentiment de tous les manifestants qui brandissaient des pancartes sur lesquelles l’on pouvait lire : « pas de mandatement, pas de cours ».

Gaspard BAYALA

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