Les multiples marches organisées par les Etudiants des Universités publiques du pays réclamant la suspension de cette nouvelle réforme montrent son inefficacité. Selon Batiéma Sombié, ex-Trésorier de l’Association nationale des étudiants burkinabè de l’Université de Koudougou (Aneb), l’application du LMD a approfondi la crise que connaît le système éducatif plus particulièrement au niveau du Supérieur. « La crise de l’éducation au Burkina a été exacerbée par l’application hasardeuse du système LMD. Ce qui fait qu’on est entrain de vivre le cahot aujourd’hui », a-t-il lancé. Au titre des difficultés que le système a engendré, il cite le manque criard d’infrastructures et du personnel enseignant, les conditions d’études et de vie lamentables des étudiants dues à la qualité et la quantité des plats dans les restaurants universitaires et au manque de places dans les cités universitaires. Ce sont, entre bien d’autres, ces problèmes qui doivent être résolus avant que le Burkina n’entre dans la danse de ce système. Par ailleurs, il s’avère que le LMD n’est pas appliqué à bonne échéance, sa Licence ne diffère pratiquement pas de celle de l’ancien système. En effet, comme la Licence marque la fin du premier parcours du cursus de l’étudiant en LMD, elle devrait être professionnelle pour lui permettre de mieux s’orienter. C’est ce que souhaitent des étudiants. Quant à Sombié, se basant sur l’arrêté du 12 juillet 2012 («Arrêté n°2012_/MESS/SG/UK portant organisation des enseignements et des modalités des évaluations et des délibérations des jurys dans les établissements de l’université de Koudougou »), affirme que cet arrêté montre dans son article 3 que la Licence qui sera obtenue dans le système LMD est professionnelle et va permettre l’insertion professionnelle des étudiants en fin de cycle et/ou leur permettre de poursuivent en Master. A l’en croire, la licence est bafouée si elle se révèle non-professionnelle. Par ailleurs, il ressort que des universités du Burkina rejettent des dossiers de candidature en master par méconnaissance de la licence que ces étudiants ont reçu dans d’autres universités du même pays. C’est le cas des étudiants de Sciences biologiques de l’Université polytechnique de Bobo qui ont vu leurs dossiers rejetés par l’Université de Ouagadougou sous prétexte qu’ils ont une licence de biologie générale. Il faudrait que des mesures idoines soient prises sans tarder en vue de lever toute polémique autour de ce système.

Bakary OUATTARA/Stagiaire