Effectifs pléthoriques dans les établissements publics : La meilleure façon de sacrifier des générations

| 12.11.2013
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Ecole publique a Bbo Dioulasso
© DR / Autre Presse
Ecole publique a Bbo Dioulasso
On ne le dira jamais assez. Les effectifs pléthoriques dans les établissements publics, constituent et constitueront encore le véritable talon d'Achille du système éducatif burkinabè.

En effet, il est très fréquent de constater, surtout dans les établissements publics, des classes avec des effectifs à vous faire tomber des nues. 130, 140, 150 élèves voire plus dans des classes de certaines localités du Burkina Faso. Allez-y comprendre. Où allons-nous ? Le hic, c'est que la situation va de mal en pis, d'année en année. Souvent, on en vient à se demander si quelque chose est véritablement fait pour améliorer la situation d'autant qu'en dépit du combat mené par les différents syndicats d'enseignants, le bout du tunnel semble encore loin. Loin de nous l'idée de nier les efforts faits par le gouvernement. Il faut cependant reconnaitre qu'il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine. Une chose est d'inciter les populations à inscrire massivement les enfants à l'école, une autre est de prendre les mesures d'accompagnement adéquates afin que les enfants reçoivent un bon enseignement. Ce qui n'est pas partout le cas au Burkina. L'une des raisons qui pourrait expliquer les effectifs pléthoriques est le manque d'infrastructures. Elles sont très insuffisantes dans certains endroits du pays et même quand on a affaire à des classes sous paillottes, les conditions d'accès au savoir demeurent très problématiques. L'enseignant n'arrive pas à dispenser convenablement ses cours, encore moins à suivre de près chaque élève. Il n' « avance » qu'avec ceux qui parviennent à suivre son rythme et tant pis pour les canards boîteux. L'autre problème se pose au niveau des évaluations. C'est sûr qu'avec plus d'une centaine d'élèves, l'enseignant est amené à faire le moins de devoirs. Par conséquent, il est très difficile de connaitre le niveau réel d'un élève surtout sur la base d'une ou de deux notes. Une autre des raisons est l'insuffisance même d'enseignants. En effet, il en manque dans bien des établissements si fait que certains cumulent deux classes en même temps. Comment un enfant peut-il, dans ces conditions, apprendre et comprendre ? Et l'on s'étonne de la baisse du niveau des enfants. En tout cas, il y a péril en la demeure et il faut vite trouver une solution à ce mal qui devient, d'année en année, plus préoccupant. Les syndicats d'enseignants qui sont les premiers concernés ne doivent pas baisser les bras. Ils doivent continuer la lutte. L'Etat doit prendre sérieusement le problème à bras-le-corps afin que le slogan « Education pour tous » tant prôné par la communauté internationale, soit une réalité.

 

SIDZABDA

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