Trois(3)établissements techniques au total ont manifesté devant le Ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation(MENA). Le coordonnateur de la session technique des élèves,Sankara Dramane, a expliqué que la grève concerne au total six établissements techniques,mais pour une question de distance et autres, il ya seulement 3établissements techniques qui sont présents.Les six établissements en question sont le centre Austro, le lycée professionnel Dr Bruno Schweinezzer, le lycée Professionnel régional du centre, le collège technique d’enseignement féminin,le lycée technique national Aboubacar Sangoulé Lamizana et le lycée technique Amilcar Cabral.
Il a en outre affirmé que leur plateforme revendicative porte sur le manque de matière d’œuvre, la reconnaissance de leurs diplômes lors du recrutement des concours directs de la fonction publique (le CAP et le BEP ne sont pas valables au concours de la fonction publique),la suite de leurs filières. Il explique que « cela fait cinq ans qu’on demande à ce qu’on ouvre la suite des filières, ils nous disent qu’il ya manque d’enseignants. S’il ya manque d’enseignants, et des enseignants qui partent en retraite sans relève, il ya des filières qui sont appelées à être fermées. C’est le cas de la filière mécanique à deux roues, l’aluminium,entre autres. Actuellement, il ya des filières où il ya deux professeurs, on fait comment ? C’est difficile ! Ilya également les sessions de remplacement. Vous savez que dans l’enseignement général, si tu es malade pendant l’examen de Baccalauréat par exemple, et tu as un certificat médicale, tu as une deuxième chance pour la session de remplacement. Mais chez nous,il n’ya qu’une seule session. »
A la question de savoir ce qu’ils attendent du ministre, Dramane Sankara répond que « ce qui est sûr,on n’est pas venu ici pour qu’on nous dise « On va voir »,car ce temps est révolu. C’est pourquoi nous avons décidé de ne pas rencontrer le ministre nous voulons qu’il nous rencontre et qu’il parle clairement devant tous les élèves afin qu’eux-mêmes jugent. »
Le coordonnateur de la session technique des élèves, Sankara Dramane, explique aussi que des discussions avec les responsables ont été entreprises sans succès. « Avant d’organiser la conférence de presse, nous avons tenu des Assemblées générales dans nos différentes sections d’enseignements techniques et professionnelles, où nous avons recueilli l’avis des élèves et, une plateforme revendicative a été transmise le 26janvier. A l’issue de cela, une rencontre a été initiée auprès des différentes administrations, mais cela a été sans suite. Le comité des lycées techniques et professionnels, qui se trouve uniquement dans les établissements techniques privés, a déposé par la suite sa plateforme. Le 02février, ledit ministère nous a contactés pour discuter, et au lieu de discuter sur les plateformes nouvellement déposées, c’est sur l’ancienne plateforme qui date du 02 décembre qu’on veut discuter. C’est pourquoi nous avons décidé ce matin de manifester pour montrer notre mécontentement, car trop c’est trop !Nous voulons des solutions et actions concrètes. »
« Nous avons le souci de former les jeunes pour qu’ils puissent socialement et économiquement s’insérer, mais dans la limite des moyens de l’Etat ! »
Le Secrétaire Général du ministère a voulu rencontré les élèves, mais ceux-ci sont catégoriques, ils veulent que le ministre lui-même les rencontre. Quelques instants après, on a fait savoir aux élèves que le ministre a voyagé, par conséquent, il ne pourra pas les rencontrer aujourd’hui. Mais ceux-ci étaient décidés et ont laissé entendre que tant qu’ils ne rencontreront pas le ministre, ils ne bougeront pas des lieux.On les entendait crier « Il est là... ». Ils se sont donc introduits dans le ministère sans que les Forces de l’ordre ne puissent les retenir. Le ministre de l’éducation nationale et de l’alphabétisation Jean Martin Coulibaly, a finalement apparu avant que la situation ne dégénère.Lorsque les élèves ont vu le ministre, ils étaient remontés et ont demandé au porte- parole du ministère de leur justifier la présence du ministre, puisqu’il avait dit que celui-ci était en voyage.
Peu après, le ministre Jean Martin Coulibaly demande aux élèves de faire une délégation pour qu’ensemble ils montent en salle de réunion pour en discuter, car ils ne pourront pas discuter dans de telles conditions.Il leur explique que « Moi, je ne discute pas dans la rue.C’est très clair ! » Les élèves refusent cette proposition. Pour eux, les problèmes de la rue se règlent dans la rue. Stupéfait, le ministre rejoint son bureau.
Par ailleurs, le ministre Jean Martin Coulibaly informe qu’« ils sont dans leurs libres droits de demander une plateforme revendicative. Je suis disposé à les écouter, mais cela ne peut pas se faire dans la rue.Si jusque-là leurs revendications n’ont pas été prises en compte,ce n’est pas une mauvaise volonté.Nous avons eu les attentats, il fallait que le gouvernement en fasse une priorité car, sans sécurité,il n’ya aucun travail qui peut se faire. Nous avons donc été plus attentifs à ces questions de sécurité, mais cela ne veut pas dire que nous avons omis d’étudier leur plateforme revendicative. Nous voulons donc pouvoir échanger avec eux sur les propositions que nous avons à faire par rapport à la situation que nous avons trouvée. En tant que ministère chargé de l’éducation et la formation des jeunes, si j’accepte de discuter dans la rue, quelle éducation je leur donne ?Il faut que cette éducation commence par ces genres de mesures !Je viens de prendre service en janvier, je crois qu’il faut étudier chaque situation en fonction des choses qui sont sur la table. Nous avons le souci de former les jeunes pour qu’ils puissent socialement et économiquement s’insérer, mais dans la limite des moyens de l’Etat ! »
Emilienne Kaboré