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Crise aux 2iE : Des lettres d’explication qui ne passent pas

| 27.10.2015
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La Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER) a, lors d’une conférence de presse le lundi 19 octobre, lancé un mot d’ordre de grève de 72 h, avec effet immédiat. Elle a aussi interpellé le gouvernement à se prononcer clairement sur les licenciements qui prévalent à l’institut 2iE, sans quoi elle va durcir le ton. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
© DR / Autre Presse
La Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER) a, lors d’une conférence de presse le lundi 19 octobre, lancé un mot d’ordre de grève de 72 h, avec effet immédiat. Elle a aussi interpellé le gouvernement à se prononcer clairement sur les licenciements qui prévalent à l’institut 2iE, sans quoi elle va durcir le ton. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
Quel esprit du mal a bien pu élire domicile ces derniers temps aux 2iE ? On ne peut s’empêcher de se poser la question au regard du climat délétère qui y règne. En effet, sitôt les activités reprises après environ deux semaines de manifestations contre la direction, les délégués syndicaux et des délégués du personnel ont encore déserté les bureaux le lundi 26 octobre 2015 pour témoigner leur soutien à 15 de leurs collègues auxquels des lettres de demande d’explications ont été remises à la suite de leur participation à la grève des 19, 20 et 21 octobre derniers.


L’UO est en ce moment gravement malade. Son voisin, les 2iE aussi. Effet de contagion ? On ne sait trop pourquoi. Toujours est-il que ces deux grandes écoles ont besoin d’un bon remède pour se remettre en forme après les multiples coups de manif qu’elles subissent ces temps-ci. Pour le cas précis des 2iE, après un sit-in les 14, 15 et 16 ; une grève les 19, 20 et 21 octobre 2015 et une Assemblée générale le dernier jour de la grève, les délégués syndicaux et les délégués de personnel ont encore manifesté lundi matin contre la direction. «Le mouvement de ce matin fait suite à la série d’actions que nous avons menées et dont les dernières ont été le sit-in et la grève de la semaine dernière. A la reprise des activités jeudi dernier, 15 de nos camarades ont reçu des lettres de demande d’explications pour leur participation aux manifestations», nous affirme un délégué du personnel, Sina Thiam, à notre arrivée sur les lieux peu avant 10h. A l’écouter, ces lettres de demande d’explications ne sont rien d’autre qu’une trouvaille du directeur général, Hama Amadou Maïga, qui, depuis quelques temps, n’est plus en odeur de sainteté avec une partie de ses agents, pour affaiblir leur mouvement. «Comme le DG avait dit dans les médias qu’il y a seulement une quinzaine de personnes qui s’excitent, alors que nous valons 80, il s’est arrangé pour trouver ces 15 qui font partie du personnel administratif en l’occurrence des comptables et des assistants pour demander des explications. Nos collègues ont eu droit à 48h pour répondre à ces lettres et le délai, c’est aujourd’hui. On a donc décidé de les accompagner ainsi pour déposer leur réponse», explique Sina Thiam dont les propos sont coupés à court par un coup de sifflet qui sonne le rassemblement pour le site 2iE de Kamboinsin où ils devraient poursuivre leur mouvement. Le porte-parole des manifestants a juste le temps d’ajouter : «Nous ne sommes pas contents de la situation qui prévaut. Nous avons un collègue qui a été licencié et 10 enseignants permanents qui ont participé au sit-in et à la grève dont les modules ont été retirés au profit de vacataires ce week-end. Ce n’est pas normal. Jusqu’ici le DG refuse de nous rencontrer. Le dernier jour de notre grève il a voyagé, sachant qu’il y avait des problèmes à l’interne, ce qui veut dire qu’il ne se soucie pas de nos préoccupations. Pourtant nous ne sommes pas dans une logique d’affrontements». Sur ces mots, il rejoint ses camarades, promettant d’autres actions dans les jours à venir en concertation avec leur syndicat, la F-SYNTER. Notre tentative d’avoir la position d’un représentant du DG se limita au standard qui nous informe que celui-ci promet d’entrer en contact avec nous au moment opportun.

Alima Séogo Koanda

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